L'approvisionnement du marché national en quantités de pomme de terre saisies ces derniers temps n'a pas eu l'effet escompté. Malgré ces quantités censées le tirer vers le bas, le prix du tubercule continue à flamber de plus belle. Pis encore, l'Union générale des commerçants et artisans d'Algérie (UGCAA) s'attend à ce que les prix poursuivent leur tendance haussière. Elle dénonce, d'ailleurs, la politique d'«improvisation» du département du commerce. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - La pomme de terre continue à se maintenir sur son piédestal. Sur les étals des marchés, son prix a atteint dernièrement 120 dinars le kilogramme. Une situation qui reste incompréhensible pour les consommateurs. Ils se demandent d'ailleurs où sont les promesses du ministre du Commerce qui avait annoncé que le tubercule sera vendu à 50 dinars. Les prévisions du département de Kamel Rezig s'avèrent erronées. La mise sur le marché des quantités saisies de ce produit ces dernières semaines n'a apparemment pas donné de résultat probant. Cette marchandise devait justement réguler le marché et baisser le prix. Au final, la patate continue sa flambée au grand dam des consommateurs. «Ce matin (hier ndlr), la pomme de terre était proposée au marché de gros de Bougara à 120 dinars le kilogramme. Son prix au détail variera entre 140 et 150 dinars», témoigne le secrétaire général et porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans d'Algérie (UGCAA), Hazab Benchohra. Qualifiant la politique du ministère du Commerce de «replâtrage», il fait remarquer que celle-ci a échoué dans tous les domaines du commerce. «Nous en avons assez de toutes ces décisions irréfléchies, individualistes et sans concertation avec les différents acteurs du secteur. Le département du commerce ne fait pas son travail et impute tous les problèmes vécus sur le terrain aux commerçants. Il a même affecté le secteur de l'agriculture», dénonce-t-il. Hazab Benchohra rappelle que l'injection des quantités de pomme de terre saisies sur le marché national est prévue dans dix wilayas considérées comme les plus touchées par le manque de ce produit, notamment Aïn Defla, Mascara, Saïda, Sidi-Bel-Abbès. Il s'interroge, à cet effet, sur le devenir de ces importantes quantités. «Pourquoi ne pas vendre la pomme de terre saisie alors qu'elle est en train de pourrir ? Qu'est-ce qu'ils attendent pour faire sortir le stock de sécurité afin de baisser les prix sur le marché ?», se demande-t-il. S'agissant du prix du tubercule saisi, il estime que la démarche du département de Kamel Rezig, qui consiste à mettre ces marchandises à la disposition des commerçants à 50 dinars le kilogramme pour l'écouler sur le marché au même prix est «insensée». «Non seulement le commerçant se retrouvera privé de sa marge bénéficiaire mais en plus, ce serait à lui d'endosser les pertes sur les marchandises avariées ou invendues. Certes, il est question de baisser le prix de ce produit et de le stabiliser sur le marché national mais le commerçant ne peut pas travailler à perte», explique-t-il. Le secrétaire général et porte-parole du l'UGCAA propose ainsi de vendre cette marchandise à 48 dinars le kilo au commerçant, afin qu'il puisse à son tour, la céder au consommateur à 50 dinars. Ry. N.