Les élections générales prévues en décembre et janvier prochains en Libye s'annoncent désormais sous de «bons auspices», à la faveur des préparatifs entrepris et des progrès réalisés sur le plan sécuritaire, marqués notamment par une prochaine mise sur pied d'un mécanisme concret de retrait des mercenaires et forces étrangères du pays. Tous les autres détails indisponibles au succès de ce rendez-vous électoral ont été pris en considération, à l'instar de la sécurisation du scrutin et de la mise en place du cadre législatif devant encadrer l'opération de vote. Le ministre libyen de l'Intérieur, Khaled Mazen, a indiqué récemment au cours d'un forum sur la sécurisation des prochaines élections, tenu à Tripoli, que «tous les besoins des départements de sécurité seront satisfaits», en vue d'assurer un bon déroulement du scrutin. Sur le plan législatif, la Haute Commission électorale nationale (HNEC) de Libye a annoncé, dimanche dernier, son plan, en précisant que «le second tour de l'élection présidentielle, si besoin est, se tiendra en même temps que les élections législatives», prévues fin janvier 2022. «Le commissaire annoncera les résultats des deux processus électoraux simultanément une fois qu'ils seront achevés», a indiqué le président de la HNEC, Imad Al-Sayah. Les préparatifs en bonne voie Par ailleurs, les préparatifs techniques des prochaines élections sont achevés à plus de 80%. «Les préparatifs techniques ont été finalisés à 80, voire 90%», avait assuré, début octobre, Al-Sayah. Dans ce registre, il y a lieu de rappeler que la HNEC a déjà procédé à l'actualisation du fichier électoral, à la numérotation des centres de vote et à la formation des cadres devant superviser le scrutin. Plus de 2,83 millions de Libyens, sur une population de quelque sept millions, se sont inscrits sur la plateforme en ligne mise en place par la HNEC jusqu'à la fermeture des inscriptions, mi-août. L'ONU, l'Union africaine (UA), la Ligue des Etats arabes et l'Union européenne (UE) ont toutes fait part de leur disponibilité à aider la Libye pour la bonne organisation des prochaines élections. Retrait des mercenaires, un gage de plus pour le succès du scrutin Outre les préparatifs techniques et logistiques qui vont bon train, la question du retrait des mercenaires et forces étrangères de Libye, jusqu'ici principale entrave au retour total de la paix dans le pays, tend à connaître son épilogue. Le mécanisme devant faciliter le retrait des mercenaires et forces étrangères dont le nombre dépasse les 20 000 combattants est sur le point d'être mis sur pied, a fait savoir, samedi, le chef de la Mission d'appui des Nations-Unies en Libye (Manul), Jan Kubis. «Le mécanisme en question viendra concrétiser le plan de retrait des mercenaires qui a été décidé par le Comité militaire mixte libyen (5+5) lors de sa réunion du 8 octobre dernier à Genève en Suisse, conformément aux recommandations des Conférences de Berlin 1 et 2 et aux décisions pertinentes du Conseil de sécurité», a souligné M. Kubis. Selon ce dernier, le retrait des mercenaires et forces étrangères de Libye sera «progressif, équilibré et séquentiel», en concertation avec les pays voisins. Le retrait des mercenaires est, selon les autorités libyennes, un préalable pour le succès des prochaines élections et l'aboutissement du processus politique en cours. «Nous voulons organiser des élections loin des armes», avait déclaré Najla Al-Mangoush, cheffe de la diplomatie libyenne, au lendemain de sa nomination. Selon le Comité militaire mixte libyen (5+5), le retrait des mercenaires est indispensable aussi à la réunification de l'institution militaire en Libye et au recouvrement total de la souveraineté du pays. Les Conférences de Berlin 1 et 2 ainsi que les résolutions du Conseil de sécurité plaident en faveur de l'évacuation des mercenaires pour l'accélération du règlement de la crise en Libye qui boucle déjà 10 ans, depuis la mort de Maâmmar El-Gueddafi. R. I./APS