La diplomate algérienne à l'ONU, Mme Zakia Ighil, a rejeté le récit marocain «trompeur» visant à déformer les réalités juridiques et politiques du conflit au Sahara Occidental et à blanchir les pratiques coloniales du Maroc dans ce territoire non autonome. La chargée d'affaires de la mission algérienne à l'ONU réagissait aux propos hostiles, tenus par le représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU, Omar Hilale devant la 76e session du débat général de la quatrième Commission de l'ONU, en charge des questions politiques spéciales et de la décolonisation, et dans lesquels il a imputé à l'Algérie la «responsabilité» dans la «création» et le «maintien» du différend régional au Sahara Occidental. «Nous sommes contraints d'aborder le discours partial et déformé de la délégation marocaine et de rappeler que la question du Sahara Occidental est et reste inscrite à l'ordre du jour de cette auguste assemblée depuis 1963 comme une question de décolonisation relevant de la mise en œuvre de la déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux peuples et pays coloniaux», a déclaré la diplomate algérienne dans son droit de réponse devant la 4e Commission de l'assemblée générale de l'ONU. Mme Ighil ajoutera que «les recommandations du séminaire régional 2021 du C24 telles que reflétées dans le rapport soumis à ce comité, ainsi que la dernière résolution du Conseil de sécurité adoptée (2602) ont rappelé la nécessité de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable qui permettrait le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental», a-t-elle souligné. Concernant le référendum d'autodétermination «prétendument enterré», la diplomate a tenu à rappeler que, «depuis sa création en 1991 par la résolution 690 jusqu'à la toute dernière résolution qui a renouvelé pour un an le mandat de la Minurso (Mission des Nations-Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental), ce dernier n'a jamais été modifié, ce qui signifie que l'organisation et la garantie d'un référendum libre et équitable restent un élément clé du mandat de la Mission, d'où le R de la Minurso». Black-out total «Nous réaffirmons ici que la seule solution politique juste et durable à cette question est celle qui garantira le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental», a-t-elle signalé, rappelant que le Front Polisario est le représentant légitime du peuple du Sahara Occidental auprès des Nations-Unies, un territoire qui figure depuis 1963 sur la liste des territoires non autonomes et dont le droit à l'autodétermination n'est pas encore exercé. La diplomate algérienne assure, entre autres, que «le refus du Maroc d'autoriser les ONG, les mécanismes de surveillance des droits de l'Homme des Nations-Unies, les parlementaires et les journalistes à visiter les territoires occupés montrent clairement la crainte du royaume de voir les graves violations des droits de l'Homme et les multiples exactions perpétrées contre le peuple du Sahara Occidental exposées à la communauté internationale». R. I./APS Prorogation de la mission de la Minurso Le Groupe de New York exprime sa préoccupation Le Groupe de soutien de New York pour l'indépendance du Sahara Occidental a exprimé, jeudi, sa préoccupation suite à l'adoption de la résolution du Conseil de sécurité portant prorogation d'une année de la mission de la Minurso, appelant à l'organisation d'un référendum d'autodétermination dans ce territoire non-autonome.