La transformation économique exige un environnement concurrentiel sain, une administration économique efficace, une allocation des ressources publiques transparente et efficiente, soutient la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC). Des conditions qui sont, pour le moment, loin d'être réunies, plongeant l'économie du pays dans une vulnérabilité chronique, avec des retards considérables en matière de développement numérique. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - «La relance, c'est maintenant !» C'est le thème de la rencontre organisée, hier à Alger, par la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), axée sur plusieurs questions économiques, dont le marché parallèle, la transformation numérique et la compétitivité de l'économie nationale. Après plusieurs années de crise provoquée par la chute des recettes des hydrocarbures, la chute des réserves de change et la crise sanitaire, la CAPC estime que le moment est venu d'engager la réflexion pour une relance économique «sérieuse, durable, solide et loin des rentes et des pratiques antiéconomiques». Dans son discours d'ouverture, le président de cette organisation patronale, Sami Agli, a expliqué que le thème de la rencontre reflète la volonté de la CAPC de mobiliser, en concertation avec les pouvoirs publics et les opérateurs économiques, l'entreprise algérienne afin qu'elle adhère à la dynamique de «rattrapage économique» qui est, selon lui, «la voie la plus sûre pour l'avenir». Appelant à adopter un discours de vérité, l'orateur a plaidé pour l'établissement de la confiance à tous les niveaux et à la concertation afin d'établir un consensus sur les questions économiques fondamentales, notamment l'économie parallèle et relever le défi d'entrer dans la compétition mondiale. «Nous devons nous éloigner progressivement de la politique de dépendance aux revenus des hydrocarbures et de l'économie rentière et passer à un programme qui contribue à l'efficacité économique, afin d'atteindre un développement durable et une économie conforme aux normes internationales», a-t-il lancé. Il a soutenu que le défi de se débarrasser de notre dépendance aux hydrocarbures et de diversifier nos exportations ne peut être entrepris qu'à la lumière d'un système concurrentiel stable, sur le plan législatif et réglementaire, avec la création d'un climat des affaires stimulant et attractif pour l'investissement. Sami Agli a appelé à prendre sans tergiverser des mesures de réforme immédiates, liées à la question du développement technologique et à aller vers l'exploitation de toutes les potentialités que recèle le pays. Pour l'organisation patronale, l'Algérie est confrontée à des défis majeurs dont les plus critiques aujourd'hui sont ceux de la transformation numérique, de la sécurité énergétique et de la sécurité alimentaire et hydrique. Certaines questions méritent une attention particulière, à savoir le numérique, l'économie informelle, la compétitivité, l'entrepreneuriat de demain et les leviers de la croissance dans une perspective d'insertion avantageuse dans les chaînes de valeurs mondiales. Pour la CAPC, le défi de la diversification et de l'exportation impose de nouvelles conditions sur la compétitivité de l'économie nationale et celle des entreprises publiques et privées. Ainsi, affirme-t-elle, «la transformation souhaitée exige un environnement concurrentiel sain, une administration économique efficace, une allocation des ressources publiques transparente et efficiente». Et d'appeler à l'insertion des nouvelles filières dans le système productif comme les énergies renouvelables, les mines, l'économie numérique et les services technologiques. Cette transition de l'économie nationale doit reposer sur deux facteurs, explique l'organisation patronale, citant la substitution des importations par la production nationale et la promotion des exportations et le numérique qui sera le principal moteur de la croissance dans les années à venir. K. A.