Les avocats ont majoritairement répondu à l'appel de l'Union nationale des ordres des avocats (Unoa), en boycottant hier les audiences. Une action décidée pour protester contre le système d'imposition prévue par les dispositions du projet de loi de finances. Le président de l'Unoa dit avoir bon espoir de voir les articles en question rejetés par les députés lors du vote dudit projet prévu ce mercredi. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Journée de protestation hier au niveau des tribunaux où les avocats ont boycotté les audiences, en réponse à l'appel lancé par l'Union nationale des ordres des avocats (Unoa). Son président se félicité du taux d'adhésion des avocats à cette journée, qui se voulait un signal en direction des pouvoirs publics, notamment le ministère des Finances, mais également les députés qui seront appelés ce mercredi à voter la loi de finances 2022. Brahim Tayeri affirmait, hier, avoir bon espoir que les arguments développés face aux membres de la commission des finances puissent aboutir à un retrait des articles 12 et 32 qui prévoient un nouveau mode d'imposition. Il explique, en effet que « nos revendications sont légitimes. Ce que nous demandons a trait au pouvoir d'achat du justiciable, en plus de la justice face à l'impôt entre les avocats sans compter que le Trésor public pourra encaisser son dû à la source, sans mobiliser beaucoup d'agents. Ce système est utilisé par de nombreux pays et constitue une garantie contre l'évasion fiscale », et d'ajouter que les avocats ne demandent nullement à être exemptés d'impôts, mais de rester dans le système appliqué actuellement. La loi de finances actuellement en débat au niveau de l'APN a introduit, en effet, un changement puisque le taux d'imposition est passé de 12% à 35%, et que le principe de l'égalité face à l'impôt n'était plus respecté, aux dires de l'Unoa qui plaide pour le prélèvement à la source qui, selon son président, a déjà fait ses preuves en plus de garantir le respect du principe de l'égalité face à l'impôt. Le bureau de l'Unoa, qui avait dénoncé des dispositions incluses dans le projet de loi de finances qu'il a jugé « injustes » car imposant des frais supplémentaires aux avocats mais également aux justiciables. Il avait fini par appeler ses adhérents à prendre part à une réunion extraordinaire de son conseil au niveau de son siège, sis à la Cour suprême. À l'issue de cette réunion, le bureau avait appelé au boycott de toute activité juridique au niveau des tribunaux et des établissements pénitentiaires pour une journée. L'Union des ordres des avocats avait décidé de garder son conseil national en session ouverte pour pouvoir discuter des suites à donner à cette première action de protestation. C'est de l'issue du vote de ce mercredi que dépendront les décisions que le bureau de l'Union nationale des ordres des avocats pourrait prendre. N. I.