Le boycott, depuis mercredi, des activités judiciaires par les avocats s'est poursuivi hier. A Alger, Oran mais aussi à travers de nombreuses wilayas du pays, les robes noires ont, à l'appel à la grève, lancé en fin de semaine passée par l'Union nationale des ordres des avocats (Unoa), boudé les audiences. En soutien, rappelle-t-on, au mouvement populaire pacifique et pour exiger les réformes et le changement radical du système politique. Les avocats revendiquent le renforcement des libertés, la protection des droits et la consolidation de l'indépendance de la justice, pour reprendre de nombreux avocats, rappelant que ce boycott des audiences se poursuivra jusqu'au lundi prochain au niveau de toutes les Cours de justice du pays. Sauf, a précisé l'Union nationale des ordres des avocats (Unoa) dans un communiqué, pour délais et rendez-vous en vue de préserver les droits des justiciables. Les robes noires appellent au respect de la dignité de l'avocat et ses droits, revendiquent l'instauration d'un véritable Etat de droit qui ne s'accommode pas d'une justice aux ordres. «Il est temps que le secteur de la justice s'affranchisse des coups de téléphone, de la corruption et du piston», ont considéré de nombreux avocats, assurant qu'une justice indépendante est garante de la démocratie. «C'est l'injustice et l'arbitraire qui ont conduit des millions d'Algériens à sortir ainsi dans la rue pour réclamer le changement», ont-ils encore rappelé. La crise actuelle que traverse le pays, a estimé l'Unoa, est d'ordre politique avant d'être constitutionnelle, nécessitant, observent les rédacteurs du communiqué, des solutions politiques acceptées par le peuple, dont une transition dirigée par des personnalités consensuelles. Evoquant l'élection présidentielle du 4 juillet prochain, l'Unoa considère dans son communiqué, que cette échéance ne mènera pas à la transition démocratique attendue. «Cette élection ne sera pas crédible dans la mesure où, d'une part, elle sera menée par l'actuel gouvernement contesté par le peuple, et d'autre part, sera régie par les textes juridiques actuellement en vigueur qui ne disposent pas d'un smig garantissant un scrutin intègre et transparent, faisant qu'au final l'on aboutira à une élection douteuse», poursuivent les rédacteurs du communiqué. Appelant, à l'occasion, les autorités publiques à respecter le droit constitutionnel à la manifestation pacifique. Vendredi 12 avril, l'Unoa avait appelé à une grève de quatre jours (17, 18, 21 et 22 avril) afin de protester contre la répression qui s'est abattue sur des manifestations pacifiques, et exprimer son rejet des élections présidentielles encadrées par un gouvernement refusé par les Algériens. Enfin, réitérant leur soutien et solidarité avec le mouvement populaire, pacifique, enclenché le 22 février dernier pour demander le départ du système, l'Unoa appelle à la satisfaction des revendications ainsi qu'au retrait des moyens utilisés contre les manifestants ceux qui affectent la santé des citoyens.