Les paramédicaux entament aujourd'hui une grève nationale qui s'étalera sur deux jours. En cause, l'échec des discussions engagées avec le ministre de la Santé, qui ne daigne pas, selon eux, traiter correctement les revendications portées par l'ensemble des paramédicaux. Les protestataires estiment que la tutelle ne déroge pas à ses habitudes et essaie de gagner du temps en promettant de répondre aux doléances du corps paramédical, alors qu'il n'en est rien. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - À l'issue de son conseil national, le syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a décidé d'observer deux jours de débrayage dans les structures de santé des différentes wilayas. Donnant les raisons de son obstination quant à poursuivre le mouvement de protestation déclenché la semaine dernière par l'intersyndicale de la santé, le SAP dénonce « la sourde oreille de la tutelle ». Les représentants de ce syndicat soulignent que le point relatif à la révision du statut particulier des paramédicaux n'a pas été pris en compte par le ministre de la Santé lors de la dernière rencontre qui les a regroupés. Et ce, « malgré les encouragements et les recommandations du Président quant à la réhabilitation de la corporation paramédicale qui a payé un lourd tribut à la lutte contre l'épidémie de Covid-19 », précise le SAP dans un communiqué. Les syndicalistes appartenant à cette organisation considèrent qu'il est « totalement incompréhensible de devoir recourir à des actions de protestation pour faire valoir un droit décrété par le président de la République », à savoir la prime Covid-19 que devaient en principe recevoir les membres de la corporation. Lors de sa réunion, qui s'est tenue jeudi dernier, le conseil national du SAP a tiré la sonnette d'alarme et appelé les pouvoirs publics à s'investir sérieusement en prenant en charge les points que comprend la plateforme de revendications du SAP. Parmi les doléances soulevées, le syndicat exige de la tutelle de se pencher sur la question du statut particulier, à travers « l'ouverture de commissions de négociation bilatérales sérieuses ». En ce qui concerne la prime de Covid, le SAP réclame du ministère de la Santé de « respecter les engagements du chef de l'Etat, en réglant la 5e et la 6e tranche. Les protestataires exigent également « le règlement de tous les conflits qui opposent l'administration avec la corporation paramédicale et de mettre fin à l'abus de pouvoir ». Enfin, ils mettent en avant le point lié à la promotion massive qui devra inclure « tous les paramédicaux ayant à leur actif cinq années d'ancienneté sans distinction aucune ». Autant de points qui sont restés sans réponse depuis plusieurs mois, s'insurge le syndicat du SAP, qui considère que les actions de protestation constituent le dernier recours pour la corporation paramédicale qui vit des conditions professionnelles difficiles. Par conséquent, le conseil du SAP se voit une fois de plus « dans l'obligation de reprendre le chemin de la contestation, seul moyen de faire aboutir ses revendications ». Un dépôt de préavis de grève nationale renouvelable a été décidé à l'unanimité par les membres du conseil national pour les journées du lundi 15 et du mardi 16 novembre. La SAP appelle ses adhérents à se mobiliser en masse et contribuer à la réussite de cet événement. Les syndicats de la santé avaient, pour rappel, déclenché un mouvement de protestation, au début du mois en cours, et qui a concerné plusieurs structures hospitalières. Le service minimum a, bien entendu, été assuré mais des perturbations plutôt sérieuses sont survenues dans plusieurs services. Le pouvoir d'achat et l'amélioration des conditions professionnelles des corps de la santé ont été au centre de la contestation. Le Syndicat des paramédicaux fait, cette fois, cavalier seul et semble résolu à poursuivre la protestation. Du moins, tant que les revendications demeurent en suspens. M. Z.