Dans un contexte marqué par la détérioration du paysage global de la paix et de la sécurité, notre continent a besoin d'un rôle plus important de l'Union africaine dans la prévention et la résolution des conflits. C'est ce qu'a indiqué, ce jeudi, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, à l'ouverture du 8e séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, qui a lieu à l'hôtel Le Méridien à Oran. Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - Pour M. Lamamra, ce séminaire permet de renouveler un engagement collectif «à soutenir les membres africains du Conseil de sécurité des Nations-Unies dans le but ultime de renforcer la voix de l'Afrique sur la scène mondiale». Intervenant lors d'un discours d'ouverture, le ministre algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger a souligné la nécessité que les efforts de l'Afrique «soient reconnus et que ses préoccupations majeures, ses intérêts stratégiques et ses perspectives raisonnables soient dûment pris en compte». Pour l'intervenant, il est nécessaire de renforcer les efforts pour atteindre un objectif commun, «d'une Afrique parlant d'une seule voix, capable d'influencer le processus décisionnel au sein du Conseil de sécurité de l'ONU». Pour M. Ramtane Lamamra, cette entreprise panafricaine implique de reconnaître d'abord ses propres lacunes et «de redoubler d'efforts en amont et en aval, pour traduire dans les faits la vision inscrite dans l'agenda 2063 d'une Afrique intégrée, prospère et pacifique, portée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène mondiale». Tout en réitérant la profonde gratitude de l'Algérie envers les états membres de l'UA, qui ont soutenu sa candidature pour siéger au Conseil de sécurité de l'ONU, M. Lamamra dira que l'Algérie va apporter sa contribution au nom de l'Union africaine, au cours de la période 2024-2025, en pleine coordination avec ses homologues africains au sein du Conseil, et en conformité avec les décisions pertinentes des organes délibérants de l'UA. Pour Demeke Mekonnen, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangère de l'Ethiopie et président du CPS (Conseil de paix et de sécurité) durant le mois de décembre 2021, «l'Ethiopie ne ménagera aucun effort pour s'assurer que nous œuvrerons tous de manière efficace et efficiente pour notre continent. Tout au long de ce mois, nous envisageons de prioriser les principales opérations de soutien à la paix, l'examen et les solutions aux questions statutaires ainsi qu'aux questions stratégiques de l'Union africaine». Prenant la parole, Othman Jerandi, ministre des Affaires étrangères, Migration et des Tunisiens à l'étranger, coordinateur des membres africains du Conseil de sécurité (A3), dira que «le contexte régional et international actuel, ponctué par des défis communs majeurs, nous incite à intensifier nos concertations et à consolider nos coordinations, afin d'apporter les réponses adéquates et durables aux questions de paix et de sécurité en Afrique ». Persuadé, dit-il, que le Gabon et le Ghana, qui intégreront prochainement le Conseil de sécurité pour le mandat 2022-2023, sauront reprendre le flambeau pour renforcer cette action et raffermir davantage la visibilité de notre continent. A. B.