Le compte à rebours commence pour la 33e édition de la CAN de football attendue dans exactement un mois au Cameroun en présence des 24 meilleures sélections du continent dont le champion sortant, l'Algérie. 30 jours nous séparent du lancement de la copie camerounaise de la CAN. Un tournoi qui a failli être retiré au Cameroun pour nombre de considérations dont la plus apparente est ce retard dans la livraison des infrastructures de base. Alors que les plus initiés expliquent cet acharnement à vouloir priver le pays de Paul Biya de cette organisation à un profond rapport avec le règne d'Issa Hayatou à la présidence de la CAF depuis 1988 que ses «détracteurs» ont voulu «punir» à travers ses histoires de retards et de manquement au cahier des charges fixé par la Confédération. S'il est vrai que Hayatou a mis son grain de sel dans l'attribution de la... CAN-2019 à son pays, avec le consentement des experts et des membres du Comex de la CAF ainsi que les deux éditions suivantes (2021 et 2023) et dont le calendrier a été modifié en raison de la pandémie du Covid-19 (2023 et 2025) à des pays de sa région (Côte d'Ivoire et la Guinée), nul ne peut contester le mérite du prince de Garoua à vouloir donner à son institution le crédit qui lui est dû sur la scène mondiale. C'est à cause du combat de Hayatou que l'Afrique a résisté aux envies européennes de faire passer le tournoi panafricain d'une périodicité biennale à une organisation quadriennale sous prétexte que cette formule serait plus rentable à l'Afrique et à son football. C'est aussi lui, et à des sélections africaines à l'exemple de l'Algérie et du Cameroun, que la Fifa a fini par l'attribuer de 5 places au lieu de deux au continent africain aux phases finales de la Coupe du monde. Pour dire...Aujourd'hui, à un mois de la tenue de fête africaine du football, il est utile de mettre en exergue les pressions exercées par certains lobbies afin de «noircir» l'organisateur de la 33e édition en proposant toute honte bue d'envoyer les 32 sélections africaines à des batailles sur le sol du Qatar. Il est clair en ce sens que ce «transfert» n'est pas sans offrir des privilèges aux initiateurs de ce projet diabolique. Un pays, le Maroc pour ne pas le nommer, a milité fondamentalement à casser du sucre sur le dos du Cameroun d'Issa Hayatou pour la simple raison que ce dernier, président de la CAF, avait lourdement sanctionné le royaume chérifien qui a tourné le dos à l'Afrique en refusant à la toute dernière minute de ne pas accueillir le tournoi de 2015 prétextant des craintes de propagation du virus d'Ebola. Hayatou a non seulement sauvé la compétition d'une annulation préjudiciable non pas à l'instance africaine mais à tout le continent déjà étiqueté de faire dans le bricolage et de l'à-peu-près. La Guinée-équatoriale a repris la main et le Maroc fut lourdement sanctionné par la CAF avant que le TAS de Lausanne sous la pression des lobbies n'intervienne pour réduire les sanctions financières et annuler celles d'ordre sportif. Ahmad Ahmad, Motsepe et... Lekjaâ Depuis, le Maroc est parti en guerre contre la personne du président de la CAF finalement délogé de la présidence de la Confédération au profit d'un des valets du royaume chérifien, en l'occurrence le Malgache Ahmad Ahmad. Un dirigeant qui en deux années de règne a mis à genoux les finances de la Confédération et attiré les regards et les inspecteurs de la Fifa. Ceux-ci n'ont pas tardé à découvrir le pot-aux-roses et les largesses qu'Ahmad Ahmad accordait aux membres de l'AG pour s'acheter une paisible présidence depuis la ville rouge (Marrakech) où il coulait des jours mielleux. Jusqu'au jour où il retrouvera la raison en s'apercevant que son mentor, le Marocain Fawzi Lekjaâ tissait sa toile afin de l'imbriquer dans des projets obscurs qui ne servaient en aucune manière la cause du football africain. Un réveil tardif, cependant : Ahmad Ahmad était déjà embarqué dans un navire qui coulait irrémédiablement. La présidence de la CAF n'allait pas être ce havre de paix que le dirigeant malgache voulait édifier pour sa personne d'autant plus que la Fifa de Gianni Infantino avait déjà mis en place ses plans pour «absorber» la colère des footballeurs africains et tous ceux qui s'abreuvent de la grâce du jeu pur que les pauvres du «sous-continent» développent pieds nus et sur des terrains vagues. Avec l'avènement du Sud-Africain Patrice Motsepe, l'odeur de l'argent est puante. Le richissime président des Mamelodi Sundowns est, désormais, le porteur de ce projet dans lequel rien ne se fait sans le sou. Le capitalisme pur et dur qui exclut les pauvres et met au pas d'autres pays sous prétexte qu'ils n'ont pas de structures fiables et une organisation efficiente. La professionnalisation des épreuves continentales à travers la mise en place d'une licence dédiée aux seuls clubs qui ont les moyens de la politique de... Motsepe intervient à un moment où les économies des pays africains et même des contrées plus aisées d'autres contrées sont fragilisées par la pandémie du Covid-19. La SuperLeague, projet rejeté en Europe, serait donc «faisable» dans un continent où la majorité des clubs dits professionnels n'ont pas un stade où s'entraîner... La réponse de Yaoundé C'est cette «philosophie» qui a inspiré les metteurs en scène d'une délocalisation du tournoi d'un pays connu pour être une terre du football et des footballeurs. Un pays qui a investi énormément depuis que la CAF a décidé de lui confier l'organisation de la 32e édition finalement organisée en 2019 par l'Egypte. Outre la rénovation des stades Ahmadou-Ahidjo à Yaoundé et de la Réunification à Douala sans oublier le temple de Garoua (Roumdé-Adjia), le Cameroun a construit deux nouveaux stades, en l'occurrence Limbe dans la périphérie de Yaoundé et le Japoma à Douala. Ceci en plus des stades réservés aux entraînements des équipes participantes dans les villes de leur camp de base. Un investissement estimé à 600 millions d'euros dont 249 millions d'euros juste pour l'édification du nouveau stade d'Olembé que la CAF a trouvé «pas opérationnel» menaçant de transférer le match d'ouverture ailleurs. Une Confédération africaine qui oublie qu'elle a dû faire un pressing sur les Camerounais dès lors que le rendez-vous prévu auparavant en été 2022 a été avancé pour l'hiver de l'année prochaine. L'ultimatum fixé au 30 novembre n'aura été, en définitive, qu'une ultime tentative de faire plier les responsables camerounais qui ont immédiatement réagi en assurant que tout est prêt pour accueillir la fête du football africain. La présence des staffs de la CAF chargés du suivi de l'organisation au Cameroun et surtout le trophée continental qui fait sa petite tournée dans les villes camerounaises est une réponse supplémentaire à ceux qui croyait au mirage faisant délocaliser l'épreuve continentale vers le Qatar. Reste à savoir, désormais, comment le Cameroun va s'y prendre à propos des questions liées à des aspects liés à la gestion de la Covid-19. L'arrivée probable des fans des pays engagés, celle des équipes, officiels et des journalistes se doit d'être entourée par le plus grand soin. La CAF ne s'étant pas définitivement exprimée sur le sujet du déplacement des foules au Cameroun. A la fin octobre, la discussion a été engagée mais aucune décision n'a été prise tellement la situation pandémique au Cameroun et à travers le monde est instable. L'apparition du nouveau variant de la Covid-19 (Omicron) sera certainement un élément central qui pourrait inciter la CAF à ne pas s'aventurer sur ce terrain en décrétant le huis clos partiel ou total pour les 52 matchs de la CAN-2021. Sur le plan organisation, réservation d'hôtels, transports aériens et terrestres pour les fans des pays limitrophes du Cameroun et des accréditations des journalistes, c'est toujours le silence radio du côté du Caire, siège de la CAF. À un mois du lancement du tournoi, le flou persiste. M. B.