La journée de protestation observée mardi dernier par les membres de la Coalition nationale des syndicats de la santé a finalement porté ses fruits. La mobilisation des professionnels de la santé, qui avaient, ce jour-là, organisé un débrayage ainsi que des rassemblements dans l'enceinte des établissements de santé, n'est pas passée inaperçue puisque cela a incité le ministère de la Santé à accorder une audience aux représentants de la CNSS, dans le but de débattre des revendications portées par les protestataires. Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) - Si les syndicalistes de la CNSS perçoivent cette démarche comme un pas vers l'apaisement, ils ne comptent pas pour autant arrêter de se mobiliser sur le terrain. «Oui, nous nous inscrivons dans une logique de dialogue et de concertation, à condition qu'il y ait des mesures concrètes qui suivent», a indiqué l'un des membres du Syndicat des médecins généralistes de la santé publique (SMGSP). Revenant sur cette réunion qui a duré près de 4 heures, ce dernier a souligné que cette entrevue a permis aux représentants de la CNSS « de mettre en avant les points cruciaux de leur plateforme de revendications ». Celui-ci a en outre relevé que le responsable du secteur, Abdderrahmane Benbouzid, qui a présidé l'audience «s'est montré prédisposé à satisfaire, dans un délai ne dépassant pas les 30 jours, certaines de nos exigences». Le syndicaliste a toutefois précisé que le ministre a signifié à l'assistance que la prise en charge de plusieurs revendications non moins importantes «ne relève pas exclusivement du ministère de la Santé». Par ailleurs, Abderrahmane Benbouzid s'est engagé à éclairer davantage les professionnels de la santé sur les points inhérents au statut particulier des corps du secteur, du régime indemnitaire et du point indiciaire. La Coalition syndicale a, dans ce sens, indiqué, dans son dernier communiqué, que lors de cette rencontre, le responsable du secteur a promis d'étudier les revendications qui lui ont été soumises. Il garantit à la CNSS « de prendre en considération la proposition de revalorisation conséquente de la prime de contagion» ; de «mettre fin aux entraves à l'activité syndicale et recevoir les syndicats membres de la CNSS qui ne l'ont pas été jusqu'à présent» ; de «revoir le fonctionnement de la commission chargée des partenaires sociaux et la remplacer (comme c'était auparavant) par une instance (avec un CES) coordonnée par le secrétaire général du ministère de le Santé», note le document. Les membres de la CNSS ont également fait savoir qu'en ce qui concerne les doléances dont la prise en charge ne dépend pas de la tutelle, le ministre de la Santé s'est engagé à présenter et défendre les dossiers cités auprès des instances et départements concernés (Premier ministère, SGG, ministère des Finances, DGFP). Les représentants des organisations syndicales ayant pris part à cette audience ont tenu, quant à eux, à insister, entre autres, sur la question de la prime exceptionnelle de la Covid-19. Ils ont, à ce titre, «dénoncé le retard énorme dans l'octroi de la prime Covid-19 aux professionnels de la santé et demandent que cette prime soit versée régulièrement à tous les corps du secteur». Dans le même registre, la CNSS a proposé au ministre la revalorisation substantielle de la prime de contagion en remplacement de la prime Covid-19. En sachant que cette indemnité de contagion est permanente et prise en compte dans le calcul de l'assiette de la retraite. Défendant leur décision de boycotter les assises nationales sur la santé, les protestataires maintiennent que les vraies réformes ne peuvent être engagées sans l'application de «la loi sanitaire de 2018, la carte sanitaire (validée en 2015) et, enfin, la réforme hospitalière (adoptée en Conseils des ministres en juin 2021).» Les huit syndicats de la CNSS invitent cependant leurs adhérents à rester vigilants et mobilisés sur le terrain jusqu'à matérialisation des promesses de la tutelle. M. Z.