Les relations entre les représentants de la santé et la tutelle sont en passe de se compliquer davantage. En cause, les doléances socioprofessionnelles qui demeurent inassouvies dans un contexte où les promesses de réformes étaient déjà engagées, sans toutefois voir le traduction sur le terrain. Huit organisations syndicales réunies sous la coalition nationale des syndicats accordent leurs violons et dépeignent un malaise grandissant qui ne finit pas de ronger le secteur. Adoptant une démarche dont le but est d'alerter sur l'urgence de trouver des solutions à ses revendications, la CNSS prévoit d'observer une grève nationale à la date du 7 décembre prochain, en sus de boycotter les assises nationales sur la santé, prévues à la fin du mois de décembre. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Les préoccupations majeures des personnels de la santé, bien que connues, ont été exprimées une nouvelle fois par la Coalition nationale des syndicats de la santé. Son coordinateur national, Salah Laouer, a estimé qu'il est nécessaire de toucher les problèmes de fond qui minent le secteur. Il reproche à la tutelle de camper dans une logique de débats qui ne dégage finalement aucune réflexion réelle sur le terrain. Salah Laouer a relevé dans ce sens, que la CNNS a sollicité la tutelle pour une audience, mais que «cette demande est restée lettre morte». Il s'est insurgé contre «la politique des deux poids deux mesures appliquée par la tutelle envers les différents corps de la santé». Continuer d'ignorer les revendications des professionnels représentés par la coalition qui se retrouvent, dit-il, «étrangers dans leur propre ministère». La principale demande de ces syndicats est axée sur l'application de la loi sanitaire en vigueur. «Nous avons une loi, mais l'application de ses textes ne suit toujours pas après tout ce temps», a-t-il souligné. Le coordinateur de la coalition explique par ailleurs que le fait de boycotter les assises nationales est une façon de dire que «nous ne voulons plus participer à des réunions dans lesquelles on discutera des mêmes points en sachant sciemment que nous n'allons aboutir à aucune solution concrète». D'autant que l'application de la loi sanitaire «est la réponse à une grande partie des revendications du personnel de santé», souligne-t-il. Abondant dans le même sens, le docteur Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), s'est étonné de l'indifférence de la tutelle par rapport aux sollicitations de la coalition à la tutelle, «restées jusque-là sans réponse». Une réaction qui laisse sous-entendre, selon lui, que «le ministère de la santé ne veut pas aborder le fond du problème dont souffre le secteur». Il ajoutera qu'il n'y aura aucune réforme tant que les textes de ladite loi sanitaire ne seront pas appliqués. Autant de facteurs qui ne laissent pas d'autre option aux personnels de la santé que d'initier des actions afin d'alerter sur l'urgence de prendre en charge les réclamations de ces derniers. Entre autres revendications, la coalition des syndicats de la santé appelle à l'application des mesures annoncées par le président de la république en faveur des travailleurs avec une revalorisation substantielle du point indiciaire. Elle demande aussi l'accélération du versement de la quatrième tranche de la prime Covid-19. La CNSS réclame aussi l'amélioration des conditions de travail ainsi que les conditions de sécurité des travailleurs de la santé. Autre point inclus dans la plateforme de doléances des syndicats de la santé : «L'application de la loi sanitaire en vigueur par la promulgation de ses textes d'application, ainsi que la mise en œuvre des réformes de la santé adoptées par le Conseil des ministres et la carte sanitaire. » M. Z.