Parallèlement aux craintes exprimées par les opérateurs activant dans la filière du lait, en rapport avec une éventuelle pénurie de ce produit, Imad Idre, directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture a assuré, hier dimanche, lors de son passage à la Radio nationale, que la poudre de lait est disponible en quantités suffisantes pour approvisionner les laiteries, réfutant ainsi l'existance d'une quelconque pénurie. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Imad Idres a évoqué, à ce propos, la levée récente du gel des dérogations sanitaires pour l'importation de la poudre de lait. «Depuis le 22 décembre dernier, nous avons délivré à plusieurs opérateurs des dérogations leur permettant d'importer ce produit», a-t-il expliqué. Il rappelle, cependant, que l'Office national interprofessionnel du lait (Onil), n'a jamais été concerné par les restrictions à l'importation, ce qui veut dire que « la poudre de lait a toujours été disponible sur le marché », a-t-il insisté en rappelant que l'Onil approvisonne jusqu'à 130 laiteries privées. Le représentant du ministère de l'Agriculture a également précisé que pendant la période de restrictions sanitaires, de grandes quantités de poudre de lait étaient stockées dans des conteneurs et bloquées au niveau du port. Plusieurs dossiers étaient, de ce fait, en « souffrance ». Mais à partir du moment où le dégel de l'importation de la poudre de lait a été décidé, « la quasi-majorité de ces dossiers a été retraitée. Cela a, d'ailleurs, permis de « libérer près de 50 000 tonnes de poudre de lait depuis le 22 décembre dernier». Soulevant le fait que malgré une production annuelle estimée à 3.5 milliards de litres de lait cru, seuls 800 millions sont récoltés, il explique en premier lieu, qu'il existe trois sortes d'importateurs. Il y a d'abord l'Onil qui approvisionne 130 laiteries privées et 15 laiteries publiques qui appartiennent au groupe Giplait. L'Onil couvre 45 à 48% de la quantité de la poudre importée, souligne-t-il. La deuxieme catégorie est celle des importateurs transformateurs, et la troisième est celle des importateurs revendeurs. L'invité soutient, par ailleurs, que la nouvelle approche du ministère de l'Agriculture consiste à « mettre en place un dispositif spécial dans le but d'encourager la collecte du lait cru et sa transformation ». Imad Idress a, dans ce contexte, pointé du doigt certaines pratiques illégales qui sont à l'origine des problèmes qui ralentissent le développement de la filière du lait en Algérie. Il s'agit principalement de l'abattage des génisses laitières. Il fait savoir que ce type d'initiatives sera dorénavant sanctionnées. «Le ministre a donné des instructions claires en rapport avec l'interdiction de l'abattage de femelles, et menace les contrevenants de poursuites pénales», a-t-il clarifié. Il fait, d'ailleurs, part de l'instauration d'une série de mesures visant à repeupler les troupeaux et mettre fin à ces pratiques. Imad Idres citera comme exemple, le recours à l'importation et aux pépinières de génisses laitières locales. M. Z.