Comme l'avaient fait les précédents variants, Omicron se propage dans plusieurs pays. L'Algérie, avec un total de quatre cas détectés, ne fait pas exception. Très peu de données et pas de recul pour le moment au sujet du nouveau variant. Les quelques études effectuées démontrent cependant qu'il serait beaucoup plus contagieux et provoquerait des symptômes moins sévères. La mauvaise nouvelle, c'est qu'il augmente la tension sur les structures hospitalières. Actuellement, 3 600 personnes sont déjà hospitalisées. 38 sont au niveau des services de réanimation. Contrairement à ce qui s'était passé lors du pic de la troisième vague, pas d'engouement pour la vaccination. L'Algérie ne compte que 6 millions de personnes ayant effectué un schéma vaccinal complet. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - L'arrivée du nouveau variant Omicron était inévitable. Officiellement, l'Algérie en compte quatre cas détectés au moment où le pays entre, selon les spécialistes, de plain-pied dans la quatrième vague. Peu d'informations fiables, scientifiquement prouvées sont actuellement disponibles sur le nouveau variant, en raison du peu de recul. Pour fournir des données, l'Organisation mondiale de la santé s'appuie sur quelques études menées en Afrique du Sud et en Grande-Bretagne. Que révèlent-elles ? En date du 12 décembre dernier, l'OMS faisait savoir que le variant Omicron «semble se propager plus que le variant Delta, provoquer des symptômes moins sévères et rendre les vaccins moins efficaces» tout en avertissant que les données restaient «très parcellaires». L'organisation s'appuie sur des constations faites en Grande-Bretagne et en Afrique du Sud qui font ressortir une «diffusion plus rapide» et affirme «probable qu'Omicron surpasse Delta dans les lieux où il y a de la transmission communautaire ». Autre hypothèse : le risque de réinfection des personnes guéries de la maladie ou vaccinées est plus élevé avec Omicron qu'avec d'autres variants. Niveau symptômes, les premières constatations font dire au responsable des urgences de l'OMS que «le comportement général que nous observons jusqu'à présent ne montre aucune augmentation de la sévérité de la maladie». Des propos confortés par le patron de l'OMS, qui affirme que « des éléments laissent à penser qu'Omicron provoque des symptômes moins graves que le Delta». Le professeur Kamel Djenouhat, président de la Société algérienne d'immunologie et chef de service du Laboratoire central à l'hôpital de Rouiba, confirme cette thèse affirmant que « nous sommes en pleine phase ascendante du Delta, ce qui va être accentué par l'arrivée d'Omicron, considéré comme le variant le plus contagieux, parmi tous les virus respiratoires mais qui n'a pas encore prouvé sa férocité». Paradoxalement, les scientifiques, qui se sont intéressés au nombre d'hospitalisations ont pu constater une augmentation des patients hospitalisés en Afrique du Sud. Et c'est justement le risque que fait peser Omicron sur les systèmes de santé : une rapide saturation des hôpitaux. Qu'en est-il en Algérie ? Les spécialistes s'accordent tous à dire que la quatrième vague est bel et bien là. Les bilans quotidiens des contaminations confirmées est en hausse constante, alors que quatre cas d'Omicron sont détectés. Au niveau des hôpitaux, la tension commence à se faire sentir. Le Pr Lyès Rahal, directeur des structures hospitalières au sein du ministère de la Santé, affirme qu'actuellement 3 600 personnes sont hospitalisées au niveau des services Covid-19. C'est au niveau d'Alger que la tension est la plus forte avec 600 hospitalisations, alors que dans les différents services de réanimation, 38 personnes luttent pour leur survie. En l'espace d'une semaine, dit-il, le chiffre a doublé, puisque la semaine précédente, 1 500 personnes étaient hospitalisées. Pour Lyès Rahal, difficile de prédire de quoi seront faits les prochains jours mais le nombre de patients hospitalisés pourrait très vite atteindre les 30 000, alors qu'ils étaient autour des 17 000 pendant le pic de la troisième vague. Si le ministère de la Santé bat le rappel des troupes pour mobiliser les structures de santé, du côté de la population, la prise de conscience ne semble toujours pas être au rendez-vous. Il suffit de constater le degré de respect des gestes barrières pour s'en convaincre. Autre signe de cette inquiétante désinvolture, le peu d'adhésion à la campagne de vaccination. Les derniers chiffres livrés par le Pr Rahal font état de la vaccination de 13 millions de personnes jusque-là. Sur ce total, seules 6 millions de personnes ont effectué les deux doses, alors que 40 000 ont fait le rappel de la troisième dose du vaccin contre le Covid-19. Une couverture vaccinale très peu satisfaisante et loin des objectifs fixés pour atteindre une immunité collective capable de réduire la transmission du virus. Toutes les campagnes de sensibilisation se sont heurtées à une résistance inouïe hormis la courte parenthèse vécue lors du pic de la troisième vague qui avait permis de vacciner un grand nombre de personnes, visiblement prises de panique face à l'ampleur des contaminations durant l'été dernier. N. I.