Les fuites en avant vont bon train. Elles se font, même, une surprenante concurrence. Si un département se tait, un autre prend la relève sans prendre le temps de réfléchir au bien- fondé de son action. A la finalité de son entrée dans la danse. De sa participation au flou artistique qui accompagne allègrement certaines décisions. On aura beau chercher à mieux cerner le cours des évènements qui perturbent la stabilité sociale, déjà malmenée, ce ne sont pas les réponses attendues par la majorité qui lui seront faites. L'objectif de l'administration est celui de lever le voile sur ce que l'Algérie d'en bas a de plus en plus de mal à percevoir comme un comportement rationnel. En aparté, des observateurs «avertis», dont le souci n'est pas d'apaiser les inquiétudes qui enflent, montent au créneau. La descente mentale aux enfers, ils maîtrisent. Ils n'ont pas besoin qu'on leur mâche le travail. On en est, pourtant, réduit à se demander qui des deux encourage le mieux les effets pervers qui brouillent la vision d'une opinion publique aux idées, déjà, bien arrêtées. Des foyers qui butent sur des lectures incompréhensibles qui pèchent en matière de cohérence. Quand on vous dit que l'essentiel consiste à détourner l'attention, que le manque est organisé pour ne pas permettre à l'intérêt collectif de s'arrêter à l'essentiel ou d'oser la comparaison avec ce qui se pense et s'accomplit sous d'autres cieux et vise un meilleur assentiment, vous comprenez mieux pourquoi le malaise s'éternise. Que faire sans une approbation qui empêcherait de passer à des gestes incontrôlables ? Le citoyen est tenu en haleine, comme si les directives données par la hiérarchie étaient de braquer l'attention du consommateur sur ce qui disparaît des étals. Pas les roses importées du Kenya cédées à 200 DA l'unité. Des fleurs qui pallient le manque. L'absence d'une production locale. Et puis, comme elles ne sont pas ingérées, elles n'attirent pas l'attention sur le profil de celui qui approvisionne le marché rachitique des fleurs et dont on ne sait rien. Attention, je ne suis pas en train de suggérer que l'on pende haut et court ledit importateur. M. B.