Les Algériens sont parfois injustes avec leurs gouvernants. Il n'y a rien à dire, vraiment, il arrive qu'ils poussent un peu beaucoup le bouchon trop loin dans la critique. Mais il y a plus douloureux que la critique, parce que même si on le dit sans grande conviction, on peut toujours prétendre que la critique, on n'est pas contre, bien au contraire, parce qu'elle aide à corriger ses erreurs, à s'améliorer... pour peu qu'elle soit objective, constructive... etcétéra, etcétéra ! Qu'est-ce qui est donc plus douloureux que la critique et qui est à sa périphérie ? L'ingratitude, voyons. Oui, nous manquons parfois de reconnaissance envers nos dirigeants. Bien sûr, ils ne sont pas toujours brillants, sont loin d'être des exemples de compétence, ont rarement des idées lumineuses, en portent les plus saugrenues, manquent d'inspiration et désertent l'imagination. Mais avouons quand même qu'une fois par... hasard, ils ont des coups de génie. C'est comme ça, on ne peut rien contre les caprices du... hasard. Pour coller à l'actualité, citons cet exemple historique en la matière : Kaci Saïd qui n'était pas la finesse technique incarnée dans le foot a bien envoyé au tapis un célèbre... Brésilien au prix d'une merveilleuse feinte de corps, non ? Oui, ça ne lui est arrivé qu'une fois et ceux qui s'en souviennent encore se demandent toujours comment la chose a été possible. Il a quand même eu de la chance, l'ancien porteur d'eau des Verts qu'on s'en rappelle encore, parce que s'agissant de nos gouvernants, ce n'est pas demain la veille que leurs compatriotes leur feront ce genre de «cadeau». Il leur arrive de faire de belles choses, d'avoir de bonnes idées et de tirer de géniales inspirations ? C'est possible. Il arrive qu'on croit mais c'est tellement rare que les mauvaises langues vous diront que ça survient tous les... 36 du mois ! Le sarcasme ne manque pas de finesse mais il est quand même poussé à son paroxysme. La dernière en est la preuve. Il paraît que les autorités sanitaires viennent de sortir justement une idée de génie pour persuader les Algériens à aller se vacciner contre la Covid-19. Il s'agit d'une... tombola associée au vaccin qui ouvre droit à la participation au tirage au sort qui va désigner les heureux élus qui iront au Cameroun assister aux matchs de l'EN. Le principe est donc évident : la passion du foot est plus forte que la peur de la maladie, on peut donc jouer sur ça pour encourager les Algériens à aller tendre le bras pour la dosette. Un problème tout de même, d'ordre pratique : si c'est pour faire participer ceux qui sont... déjà vaccinés, l'opération aura été inutile. Si c'est pour encourager de nouvelles vaccinations, c'est un peu beaucoup trop court pour les deux dosettes, non ? S. L.