La propagation du nouveau coronavirus dans les établissements scolaires et la contamination des élèves relance l'éventualité de la vaccination des enfants. Une question que le Comité scientifique de suivi de l'évolution du Covid-19 ne devrait pas tarder à trancher. Mais, peut-on aller vers la vaccination des moins de 18 ans, alors que les adultes, notamment les parents et les enseignants, refusent de passer par la case piqûre ? Explications. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Depuis l'avènement de la quatrième vague du nouveau coronavirus, les établissements scolaires sont désignés comme de véritables foyers de circulation du Sars-CoV-2, virus responsable de Covid-19. De nombreuses contaminations sont enregistrées au quotidien dans les rangs des élèves mais aussi des enseignants. Présentant les symptômes de cette maladie, des élèves sont libérés par leur établissement, d'autres priés de se faire dépister alors que le nombre d'absences dans les classes ne cesse d'augmenter. Une situation qui a poussé les autorités sanitaires à se pencher une nouvelle fois sur l'éventualité de la vaccination des enfants. «Nous continuons à étudier la question de la vaccination des enfants, mais nous n'avons pas encore tranché sur l'âge, le type de vaccin et la période à laquelle il sera administré», avait précisé récemment le Pr Ryad Mahyaoui, membre du Comité scientifique de suivi de l'évolution du Covid-19. Assurant qu'une décision sera prochainement prise sur cette question, il regrette qu'il n'y ait ni de communiqué ni de chiffres officiels concernant les contaminations des élèves en milieu scolaire. Des données qui auraient permis, selon lui, de mettre en place une stratégie pour la gestion de cette situation. Mais avant de se prononcer sur la vaccination des enfants contre Covid-19, le Pr Mahyaoui estime qu'il faut se concentrer à présent sur la vaccination des personnes âgées de plus de 18 ans. Selon lui, un peu plus de 13 millions d'Algériens sont aujourd'hui vaccinés contre le Covid-19. Un nombre qui reste loin d'assurer l'immunité collective. «L'objectif principal de la campagne de vaccination des plus de 18 ans n'a pas encore été atteint», déplore-t-il. Il cite, à cet effet, l'exemple du secteur de l'éducation nationale où le taux de vaccination anti-Covid-19 reste très faible. Les derniers chiffres annoncés font état de 17 000 personnes vaccinées sur un total de 900 000 travailleurs de ce secteur. Le spécialiste insiste ainsi sur la vaccination des personnes qui gravitent autour des élèves dans les écoles, notamment les enseignants, les administrateurs, les agents... Pour le président du Conseil national de l'Ordre des médecins, le Dr Mohamed Bekkat-Berkani, la vaccination des enfants risque de rencontrer un obstacle majeur. «Trancher définitivement sur la vaccination des enfants, c'est donner aux parents la possibilité de vacciner leurs enfants. Or, les parents ne veulent pas se faire vacciner, comment alors vacciner leurs enfants !», explique-t-il. Affirmant que les établissements scolaires sont aujourd'hui de véritables clusters, il s'interroge sur la réticence des enseignants vis-à-vis du vaccin contre le Covid-19. «Comment les enseignants ne se font pas vacciner, alors qu'ils ont la responsabilité de classes entières d'élèves ?», s'indigne-t-il. Le Dr Mohamed Bekkat-Berkani souligne fortement la nécessité de la vaccination contre le virus Sars-CoV-2 ainsi que la prévention qui restent, selon lui, les seuls moyens pour se prémunir contre cette pandémie. Ry. N.