Il y a quelques jours, des opérateurs américains sont venus explorer les moyens d'investir dans notre agriculture. Dans quelles mesures l'intérêt qui présidait à leur mission et les résultats qui en découleront seront partagés ? L'Etat se décide, enfin, à récupérer les terres cédées au dinar symbolique. On en apprend de belles sur les confiscations en question. Les dizaines de milliers d'hectares dont auront bénéficié les Haddad et compagnie n'ont jamais été valorisées. J'ai fait allusion, ce jeudi, aux responsables qui ont été ultracomplaisants avec ceux qui se sont approprié les terres sans la moindre intention de les faire fructifier, d'en faire des espaces qui contribuent à enrichir le monde agricole et à développer les modes de culture propres à chacune des régions spoliées. Des terres arables, empêchées de pallier les insuffisances alimentaires dont l'évidence ne fait plus de doute. Abandonner le monde agricole pour un mode de vie illusoire ! Ailleurs, on retourne vivre à la campagne. Chez nous, on s'en échappe avec la volonté de ne plus y remettre les pieds. Il y a ceux que la terre n'a pas pu nourrir assez et qui ont émigré vers la capitale dans l'espoir d'y vivre mieux. Ceux que le travail de la terre, jugé peu valorisant, ont, un jour, décidé que s'abîmer les mains à planter, tailler et cueillir était ingrat et plus fatigant que rentable. Ceux-là continuent à s'entasser dans les grandes villes où ils bricolent comme ils peuvent pour survivre. L'attrait de celles-ci suggère que l'air y est plus respirable et la chance plus à portée de main. On abandonne la terre et on ceinture la ville de constructions anarchiques, en attendant le logement qui fera du bénéficiaire un citoyen à part entière. Un être, enfin, accompli. J'ignore si tous les anciens responsables qui se sont distingués par leur inertie, mais, pas par les biens qu'ils ont détournés et pour lesquels ils défilent, aujourd'hui, devant les juges, se remettront d'avoir été percés à jour et dépouillés de tout ce dont ils se seront emparés. Leurs successeurs ne surprennent pas, encore, par leur imagination ou leurs initiatives en faveur du changement. M. B.