Le risque de voir une paralysie des structures de sant� publiques et priv�es, � travers le territoire national, n�est pas � �carter, � l��coute des d�clarations de Mohamed Bekat Berkani, pr�sident du Conseil national de l�Ordre des m�decins (CNOM) qui s�est exprim� en marge du colloque alg�ro-canadien de d�ontologie m�dicale sur �la formation m�dicale continue obligatoire�. La manifestation a �t� organis�e ce jeudi � Annaba par le conseil r�gional de l'Ordre des m�decins, que pr�side le docteur Azzedine Ayadi. �Le ministre de la Sant� n�a aucun droit de s�ing�rer dans les affaires de notre organisation. Par sa transmission � destination des praticiens, via les directeurs de la sant� et de la population (DSP), de messages �lectroniques, leur demandant d�arr�ter les �lections du conseil de l�Ordre, il a outrepass� ses pr�rogatives. Notre conseil n�ob�it qu�aux membres de son assembl�e g�n�rale. Nous sommes une institution �lue d�mocratiquement donc souveraine. Si le ministre trouve � redire, il n�a qu�� s�adresser au Conseil de l�Etat�. Pour le pr�sident du CNOM, qui a saisi le chef de l�Etat pour mettre un terme � cette ing�rence caract�ris�e, la menace de gr�ve est r�elle. Elle a �t� exprim�e par les nombreux praticiens des secteurs public et priv� pr�sents au colloque d�Annaba. Cette menace a �t� reprise par les membres du bureau ex�cutif, r�unis � Annaba, � l�effet d��tudier la pr�paration de l�assembl�e g�n�rale du CNOM, qui interviendra courant d�cembre 2010. �Si nous devons arriver � cet extr�me (la gr�ve ndlr) pour d�noncer cette atteinte � la pratique d�mocratique dans notre pays, nous le ferons apr�s avis de l�assembl�e g�n�rale souveraine�, a pr�cis� le docteur Bekat Berkani. Dans le hall du Palais de la culture Mohamed-Boudiaf d�Annaba qui a abrit� le colloque, beaucoup de voix se sont �lev�es pour d�noncer l�attitude de M. Djamel Ould- Abb�s. Un ras-le-bol, s�il en est, contre celui qui, depuis vingt-cinq ans, pr�side aux destin�es de l�Union des m�decins alg�riens (UMA), �sans jamais tenir une assembl�e g�n�rale ou r�v�ler ses bilans moraux et financiers �, estiment les protestataires. Cet avis est partag� par la majorit� des 45 000 praticiens des secteurs public (26 700) et priv� (18 300). Ils ont �galement affirm� que durant toute cette p�riode, les activit�s de l�UMA n�ont pas d�pass� le seuil de la capitale. Pr�sents �galement � cette rencontre scientifique, plusieurs repr�sentants d�organisations d�assistance et d�aide aux malades, et de travailleurs de la sant�. Tous ont fermement condamn� l�ing�rence du ministre dans les affaires du CNOM. Ould- Abb�s n�a pas �t� �pargn� par les critiques des uns et des autres quant � sa pr�c�dente mission � la t�te du minist�re de la Solidarit� nationale. �Quel est donc ce ministre, �galement pr�sident de l�UMA, qui ignorait un �v�nement aussi marquant que l�op�ration � c�ur ouvert r�alis� au profit de quatre enfants irakiens en Alg�rie. Elle a �t� effectu�e � l�initiative du CNOM avec la participation de l�UGTA, ont affirm� ces m�mes repr�sentants. Les praticiens, quant � eux, ont condamn� la d�marche du ministre de la Sant� dans sa tentative de saborder l�initiative des membres du CNOM de mettre fin aux fonctions de pr�sident du Conseil de l�Ordre des m�decins arabes, l�Egyptien Abdelmounim Aboulfoutouh, et le transfert du si�ge de ce conseil de l�Egypte vers le Liban. C��tait au plus fort de la crise alg�ro-�gyptienne engendr�e par l�agression dont ont �t� victimes le 12 novembre 2009 au Caire les joueurs de l��quipe nationale de football. Ce m�me Aboulfoutouh, ainsi que plusieurs autres membres du Conseil de l�Ordre des m�decins �gyptiens, s��taient exprim�s contre l�Alg�rie et les Alg�riens, lors de cette crise provoqu�e par les �pharaons �. En tout �tat de cause, les membres du bureau ex�cutif du CNOM, qui ont approuv� le bilan moral et financier 2010 de leur institution, se sont attard�s sur la question de la non-tenue des �lections � Tlemcen, Oran et Blida. Ces trois r�gions sont les seules, sur les douze que compte le conseil, � avoir suivi les instructions d�interdiction du ministre Ould-Abb�s. Notons que le CNOM assure actuellement la pr�sidence du conseil de l�Ordre eurom�diterran�en des m�decins. Cette qualit� lui a permis, selon son pr�sident, de d�crocher divers projets dont ceux de la formation continue au profit des praticiens alg�riens.