Le pr�sident du Front national alg�rien, �FNA� a anim� au milieu de la matin�e d�hier vendredi, dans la salle de cin�ma Doui, un regroupement de militants et de cadres de son parti venus en petit nombre, une centaine tout au plus. Il a lui-m�me d�clar� que cette assistance est la plus faible qu�il lui ait �t� donn� de constater durant toutes ses sorties. Cette situation d�cevante, il l�impute � l�attitude des cadres locaux du parti. Faisant preuve d�une grande franchise, il n�a pas m�ch� ses mots pour les accuser d�avoir �ferm� la porte aux militants pour rester seuls � l�aff�t de quelque �lection pour briguer un quelconque mandat, avec l�intention claire de faire du FNA juste un tremplin qui pourrait les catapulter � des postes de privil�gi�s�. Il d�noncera tous ceux qui �une fois �lus, ont reni� le parti qui les a hiss�s�, les accusant m�me de �tra�trise�. Pour rem�dier � cette d�confiture, Moussa Touati dira que �si le coup de balai est n�cessaire, et il l�est, nous le donnerons et nous continuerons � le donner pour barrer la route � tous les arrivistes�. Apr�s avoir �lav� le linge sale� avec sa base locale, le leader du FNA s�en est pris non seulement aux pr�sents, mais m�me aux pouvoirs qui se sont succ�d�. Parlant du syst�me de gouvernance, Moussa Touati exhorte tous les citoyens � d�fendre le principe de l�alternance au pouvoir. �Nous ne sommes pas une royaut� et nous ne le serons pas et nous n�accepterons jamais la dictature�, dira-t-il. Et d�ajouter : �Nous sommes revenus � l��poque des bachaghas et des colons�. Evoquant l�avenir, Moussa Touati s�interroge : �Si ceux qui se sont sacrifi�s pour les principes de Novembre nous ont laiss� l�Alg�rie, ses valeurs et ses richesses, qu'allons- nous laisser � nos enfants ? Comment nous jugeront-ils ?�. Faisant un rappel de l�histoire de la R�volution et de l�attitude des riches de l��poque, l�orateur dira : �A l�exception de quelques-uns, un petit nombre, les riches ont pris le parti de la R�volution sous la menace du couteau, nous le savons�. Et sans faux-fuyant, il ajoutera : �Le colonialisme est revenu et pour preuve, il n�y a qu�� voir le nombre de ch�meurs, d�exclus, de pauvres et de d�sesp�r�s�. Et de s�interroger encore : �Est-ce l� l�h�ritage de la R�volution et des chouhada ?�. Faisant la comparaison avec une �poque pass�e, Moussa Touati d�nonce : �L�Alg�rie a �t�, � une certaine �poque, La Mecque des r�volutionnaires, elle est devenue la kibla de la corruption et des d�tournements �. S�attaquant m�me au pr�sident de la R�publique, Moussa Touati dira : �Bouteflika est notre pr�sident, son devoir est de d�fendre les int�r�ts de l'Alg�rie, non celui de nous en d�poss�der et de la vendre�. Evoquant la situation actuelle, le pr�sident du FNA dira : �Notre silence actuel n�est pas une faiblesse, il est motiv� par le fait que nous ne voulons pas d�une intervention �trang�re pour d�chirer le pays�. Il s�en prend aussi au ministre de l�Int�rieur : �Il vient d�annoncer qu�il n�est plus question de d�placer la capitale vers Bouguezoul, il veut livrer encore plus la Mitidja au b�ton, pourtant il fut une �poque o� la Mitidja faisait vivre des milliers de personnes, la r�gion �tait devenue tr�s fertile�. Il s�interroge sur ce revirement : �A-t-il re�u des ordres pour liquider ces terres tr�s fertiles pour accro�tre notre d�pendance ? On pr�tend que l�agriculture sera transf�r�e vers A�n-Defla et Chlef... Avec quels moyens ?�. Moussa Touati s�en prend m�me � la gouvernance du d�funt pr�sident Houari Boumedi�ne : �Il �tait seul � d�cider et il avait d�cid� d��radiquer les vignobles avec toutes les cons�quences n�fastes, sous pr�texte que nous ne devions pas fabriquer du vin et de l'alcool. Oui, mais nous pouvions continuer � produire du raisin de table et des jus, cela aurait pu pr�server nos terres, donner du travail aux Alg�riens�. Parlant de l�avenir, Moussa Touati est on ne peut plus pessimiste : �Il n�y a pas de politique d�avenir radieux pour le pays, cette dimension est absente�. �Cette politique est n�faste pour l�avenir de l'Alg�rie�. Revenant � l�agriculture, l�orateur parlera de la loi portant concession des terres agricoles, �c�est l�antichambre du retour aux khamassine puisque les terres seront vendues, les concessions �tant cessibles�. Les m�dias non plus n�ont pas �t� �pargn�s par Moussa Touati : �La t�l�vision est monopolis�e par les quelques partis qui ne se r�veillent qu�� la veille des rendez-vous �lectoraux, elle est devenue leur propri�t�. Pour ce qui est de la presse �crite, Moussa Touati esp�re qu�elle �voluera vers une presse d�analyses � m�me d��clairer le lectorat, et non pas se limiter au sensationnel et aux faits divers. A une question d�un journaliste sur le diff�rend qui a oppos� l�Alg�rie � l�Egypte � la suite des incidents du Caire, le pr�sident du FNA donne son avis : �L�Etat �gyptien s�est montr� plus fort que l�Etat alg�rien, qui a rat� l�occasion de se faire valoir... On aurait d� rompre les relations diplomatiques imm�diatement et rappeler la quasi-totalit� du personnel de notre ambassade au Caire�. En conclusion, Moussa Touati tire la sonnette d�alarme : �Nous tenons � avertir le pouvoir que nous sommes sur un volcan, nous tenons par l� � le sensibiliser � une situation qui ne cesse de se d�t�riorer.�