Des députés confinés, des mairies sans chef pour présider à leur destinée, et quand le problème ne se pose pas pour la majorité d'entre elles, on ne sait pas ce que les nouveaux présidents d'APC ont l'intention de faire de leur mandat. L'une des dernières chroniques de mon ami Hakim Laâlam, dans laquelle il faisait mine de s'inquiéter que l'Assemblée nationale ait été contrainte de fermer ses portes et de renvoyer ses députés chez eux, m'a offert l'un de ces rires que l'on s'interdirait presque, en ces temps incertains et de tensions multiples. J'ai ri et franchement de bon cœur, histoire de partager un mécanisme de défense fait de sarcasmes et d'autodérision qui empêchent le mental d'opter pour des remèdes moins inoffensifs. C'est devenu presque un réflexe de commencer par parcourir ce qu'écrivent les autres avant d'aller vérifier que, de son côté, on n'a pas, encore, perdu pied. Que l'on reste connecté au climat qui prévaut et que l'on n'a pas renoncé à y croire. Même si le ton dont on a tendance à trop user n'est pas celui auquel adhèrent certains talentueux faiseurs d'opinion. Des irréductibles qui décident de qui est le soutien inqualifiable d'un système qui déraillerait sévèrement et réservent respect et louanges aux critiques «Avisées et Héroïques» avec un grand A et un grand H. Une conscience patriotique et un courage militant qui conduiraient impérativement au changement salvateur. On ne va pas se raconter d'histoires. Le laisser-aller s'est assuré, depuis des décennies, une place de choix. Une culture nationale enviable à tous points de vue. Un travers qui a infesté les mœurs locales au point que l'on aurait bien du mal à évincer ses méchants records ou à remettre les gens au boulot par exemple. Tout le monde est responsable. Chacun porte une part de l'échec en lui ! Autant ceux qui sont promus à un poste, aux avantages certains, que ceux qui pensent qu'en se roulant les pouces, ils manifesteront, au mieux, leur opposition à une autorité qui se désintéresse de leur sort. Une voix qui leur devient précieuse leur souffle qu'ils font, là, leur devoir de citoyens conscients des enjeux qui mettent en péril le pays. M. B.