Le Sénégal, qui faisait du pousse-pousse jusque-là, n'arrivant même pas à retrouver ses repères et ne venant à bout de petites formations que très difficilement ; ce Sénégal brouillon vient subitement de se réveiller pour nous offrir une superbe seconde mi-temps lors des quarts de finale, face à un onze que nous connaissons bien, la Guinée Equatoriale, vainqueur des Verts en poules. Comme le font les grandes équipes, le Sénégal gère correctement son parcours. L'essentiel étant de se qualifier lors du tour des groupes, la formation drivée par Aliou Cissé a joué à l'économie en suivant la politique des petits pas, réservant tout son jus pour les phases décisives. On a vu un Sénégal fringuant, rapide et très mobile, pratiquant un football moderne sous la houlette de l'inamovible Mané, secondé par une pléiade d'excellents joueurs présents dans tous les postes. La demi-finale qui l'opposera au Burkina Faso promet beaucoup et si les pronostics penchent en faveur de la sélection sénégalaise, il faudra quand même se méfier des Burkinabé qui jouent, eux aussi, très rapidement et peuvent se retrouver face aux bois adverses après trois passes. C'est ce football du mouvement qui est en train de s'imposer aujourd'hui, reléguant les théories basées sur les schémas tactiques figés, l'organisation des lignes et la possession. A ce niveau de la CAN, on peut considérer que les quatre équipes demi-finalistes possèdent les mêmes qualités et jouent un football direct et sans fioritures. Les attaques allument le feu en permanence grâce aux mouvements et à la vélocité. A ce registre, les équipes qui n'avancent pas très vite et cherchent la perfection sont les premières victimes à tomber. Désormais, c'est la jeunesse qui fera la différence. L'efficacité est du côté de ceux qui n'oublient pas qu'ils sont là pour marquer des buts et non pour plaire à la galerie, ni pour multiplier les «ponts». Pour le match barrage, nous savons ce qu'il nous reste à faire pour venir à bout des remuants Camerounais. Installer une bonne défense, asseoir un milieu solide et sans faille et, surtout, jouer vite et bien en attaque, en évitant les gestes de trop comme les dribbles inutiles et le jeu vers l'arrière. Si l'équipe rentre avec les mêmes éléments lourds et usés et le même schéma tactique, adieu le Mondial ! M. F.