Le procès des accusés dans l'affaire du groupe agroalimentaire Benamor a été renvoyé pour la quatrième fois par le pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi-M'hamed (Alger) au 16 février en cours. Karim Aimeur Aimeur - Alger (Le Soir) - En annonçant sa décision, le juge a expliqué que ce report est provoqué par l'absence de l'ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, poursuivi dans l'affaire et ce, pour cause de maladie. Sont poursuivis dans cette affaire une vingtaine d'accusés, dont l'homme d'affaires Amor Benamor, ainsi que les anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, et l'ancien ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, pour dilapidation de deniers publics, blanchiment d'argent, obtention d'indus privilèges et exploitation illégale de terres agricoles. Selon des sources en lien avec le dossier, l'affaire concerne les moulins de Corso (Boumerdès) et les faits s'étalent entre 2011 et 2017. Ces moulins ont été cédés en partie au groupe Amor Benamor pour modernisation et réhabilitation du complexe. Le premier volet du dossier concerne les parts de semoules et de farines subventionnées octroyées au groupe qui étaient maintenues bien que les unités de production fussent fermées. Etant fermé, le complexe n'avait pas le droit de bénéficier de ces quotas quotidiens importés par l'Etat. Une partie de ces produits est revendue, alors qu'une autre est affectée à la fabrication de pâtes supérieures destinées à l'exportation. Le deuxième volet du dossier est lié à l'investissement au sein du complexe. Le groupe devait augmenter le capital du complexe, moderniser les moulins en achetant de nouveaux équipements et en rénovant ceux qui existaient, et mener des travaux de réfection des bâtiments. Mais tout cela n'a pas été fait, malgré les crédits bancaires dégagés à cet effet. Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal sont jugés pour avoir autorisé le groupe Benamor à prendre le quota en farine et semoule subventionnées, tout en sachant que le complexe de Corso était à l'arrêt.
Procès Chakib Khelil : le verdict rendu le 14 février Toujours dans le cadre des procès liés aux affaires de corruption, il convient de signaler que le verdict dans l'affaire de l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil, et de l'ancien P-dg du groupe Sonatrach, Mohamed Meziane, relatif au contrat de réalisation du complexe gazier d'Arzew (Oran), sera rendu ce 14 février. Le procès qui s'est ouvert lundi a été clôturé mardi en fin de journée, avec les plaidoiries des avocats de la défense qui ont demandé l'acquittement des accusés poursuivis pour des délits liés à la dilapidation de deniers publics, abus de fonction, conclusion de marchés publics contraires à la réglementation en vigueur notamment lors de conclusion du marché pour la réalisation du complexe gazier d'Arzew (Oran) en 2008, lors duquel le groupe italien Saipem avait été privilégié, sur instruction de l'ancien ministre Chakib Khelil, au détriment de la filiale émiratie de Petrofac qui avait pourtant présenté une meilleure offre. Le procureur de la République avait requis de lourdes peines à leur encontre, dont 20 ans de prison ferme à l'encontre de Chakib Khelil, en fuite à l'étranger, assortie d'une amende de 2 millions de dinars et la confiscation de ses biens immobiliers, mobiliers et comptes bancaires, ainsi que ceux des membres de sa famille. Une peine de 10 ans de prison ferme et une amende d'un million DA ont été requises contre l'ancien P-dg de la Sonatrach, Mohamed Meziane, et son adjoint, Abdelhafidh Feghouli. Et une peine de 4 ans de prison ferme et un million DA à l'encontre du directeur des affaires juridiques à Sonatrach, Boumediene Abbas. K. A.