ISRAËL-AMNESTY International. «L'apartheid d'Israël contre la population palestinienne : un système cruel de domination et un crime contre l'humanité» tel est le titre d'un rapport de 182 pages publié mardi dernier par l'organisation de défense des droits de l'Homme. Une enquête qui a nécessité 5 ans de travail. Et qui conclut sur la base de faits documentés que les Palestiniens sont traités comme «un groupe racial inférieur». Assassinats extra-judiciaires, homicides, détentions administratives y compris d'enfants palestiniens, restrictions des déplacements entre localités palestiniennes, saisies de terres fertiles, arrachage d'oliviers et destructions de maisons et d'écoles palestiniennes pour loger des colons sur fond de racisme au quotidien, tel est le vécu quotidien des Palestiniens, un vécu semblable en tous points au régime d'apartheid qui existait en Afrique du Sud. Pour Amnesty International, «l'Assemblée générale des Nations-Unies devrait rétablir le Comité spécial contre l'apartheid, qui a été créé à l'origine en novembre 1962». Lundi, le chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid a appelé Amnesty à ne pas diffuser ce rapport jugé «antisémite», tandis que le Congrès juif mondial l'accuse de «diaboliser» Israël. Outre l'ONU, ce rapport accablant qu'on peut lire sur le site d'Amnesty International a été adressé à tous les gouvernements occidentaux et au Président Macron dont le pays préside l'Union européenne pour six mois à compter de ce 1er janvier... A suivre ! RUSSIE-ETATS-UNIS. Vladimir Poutine va-t-il envahir l'Ukraine comme l'affirment Washington et ses alliés ? Que demande Moscou que Washington et Londres rejettent, eux qui jouent aux pompiers pyromanes en attisant la tension ? Eh bien, Moscou demande que l'OTAN dirigée par les Etats-Unis cesse de s'élargir à l'Est en renonçant à installer une base militaire en Ukraine aux portes de la Russie. En cela, Poutine ne fait que rappeler une vieille promesse des Etats-Unis et de leurs alliés, faite à la Russie le 9 février 1990 par le secrétaire d'Etat US James Baker, promesse que l'OTAN ne s'étendra pas au-delà du territoire de l'ex-Allemagne de l'Est. Et que le SG de l'OTAN lui-même avait confirmé quelque temps après. Or, depuis cette date, la plupart des ex-pays socialistes – Pologne, Hongrie, Tchéquie, Roumanie, Pays baltes ... - ont tous intégré l'OTAN. Manque au tableau l'Ukraine ! Ce dont ne veut pas la Russie, qui n'avait pas hésité d'ailleurs à envahir la Géorgie quand celle-ci était sur le point d'accueillir une base de l'OTAN en 2003. La Russie, qui sait qu'elle n'est pas tout à fait en position de force sur le dossier ukrainien et qui a aussi des visées impériales, serait prête, à en croire l'ex-ambassadeur de France à Moscou, Jean de Gliniasty (entretien in Humanité du 29/30 janvier), à «renoncer» à «sa volonté d'influence sur l'Ukraine en échange de garanties de sécurité» ! Quant à la France et l'Allemagne, elles tentent de jouer la carte de la désescalade pour dénouer la crise. FRANCE-MALI, la rupture ? L'expulsion de l'ambassadeur de France au Mali, est-ce le signe manifeste de l'échec de la stratégie militaire française au Sahel ? Paris s'est d'ailleurs donné deux semaines de réflexion pour décider de l'avenir de sa présence militaire dans un pays où elle est présente depuis 2012. Reste que pour Emmanuel Macron, un retrait militaire du Mali, alors qu'il s'apprête à postuler pour un second mandat en avril prochain, serait perçu comme un revers que ne manqueraient pas d'exploiter ses adversaires à la course vers l'Elysée. Quant aux Maliens, la question est de savoir, en cas de désengagement militaire français, s'ils disposent d'un plan B autre que le recours à la société privée paramilitaire russe Wagner, un groupe plus ou moins proche du pouvoir russe, ce que ce dernier dément. A suivre... H. Z.