Les écoles ont repris leur train-train quotidien. On ne sait pas jusqu'à quand les enseignants tiendront le rythme des cours à dispenser. Le peu d'énergie que pourront leur gratter les enfants sera toujours ça de pris au temps qu'ils réservent aux assemblées générales. Celles qui décident quand et comment s'organisera le prochain bras de fer. Certains reprochent aux parents d'avoir retiré leur enfant d'un établissement secondaire pour l'inscrire ailleurs au lieu de réclamer des sanctions contre les professeurs qui font acte de présence sans aborder le moindre chapitre ou la moindre équation. D'autres se rangent du côté de qui ne veut pas faire prendre de retard à sa progéniture, à plus forte raison lorsque cette dernière est en classe d'examen. Combien de temps les enseignants vont-ils tenir en classe et consentir à officier avant de renouer avec les piquets de grève et s'engraisser à coups de cours particuliers dans des garages sommairement aménagés pour l'occasion ? Parce que s'il y a un secteur dans lequel les arrêts de travail et la contestation sont monnaie courante, c'est bien l'éducation. Je me souviens de l'une des crises qui avait opposé la ministre Benghabrit à un nombre incalculable d'enseignants contractuels qui refusaient de se soumettre au concours pour être titularisés. J'avais été consternée par le fait que l'on veuille interdire aux enseignants, réfractaires, à cette exigence légitime de la fonction publique, de manifester leur mécontentement en l'exprimant librement. Je soutenais, sans la moindre réticence, la volonté de séparer le bon grain de l'ivraie et d'élever le niveau du secteur en en confiant la promotion aux plus méritants. Mais j'appartiens, en même temps, à cette catégorie de citoyens qui pense que la résolution des problèmes doit impérativement passer par le dialogue et la négociation et que le meilleur moyen d'avancer inclut l'écoute et le partage. Par l'obligation d'aller à la rencontre de l'autre et non de tout faire pour le museler. Beaucoup ont passé le concours en question. Que sont devenus ceux qui ont eu peur de montrer patte blanche ? La tutelle n'a plus rien dit à ce propos. M. B.