La pomme de terre a renoué avec la hausse des prix. En quelques jours, son coût a quasiment doublé. Une situation que l'Union générale des commerçants et artisans d'Algérie (UGCAA) impute, entre autres, à la saisie des quantités du tubercule destinées pour la semence par les services du ministère du Commerce, il y a quelques mois. Rym Nasri – Alger (Le Soir) – Très prisée par les consommateurs, la pomme de terre a vu ces derniers jours son prix s'enflammer. Sur les étals des marchés, son coût a quasiment doublé. Elle est désormais proposée à 120 dinars le kilogramme. Un constat que confirme le secrétaire général et porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans d'Algérie (UGCAA), Hazab Benchohra. «La pomme de terre a atteint 100 dinars au marché de gros et 120 dinars au détail», note-t-il. Sans hésiter, il renvoie la patate chaude de la hausse des prix de ce produit de large consommation au ministère du Commerce. Il rappelle ainsi l'épisode des nombreuses saisies des stocks de pomme de terre menées par les services du département de Kamel Rezig, il y a quelques mois, dans le cadre de la campagne de lutte contre la spéculation, qui ne se sont pas limitées à la pomme de terre de consommation. «De grandes quantités destinées pour la semence ont été également saisies. Ce manque sur le marché a provoqué la hausse des prix de la semence», explique-t-il. Cependant, Hazab Benchohra n'exclut pas l'impact d'autres facteurs sur la flambée du tubercule. Selon lui, la cause revient également à la rareté des précipitations depuis quelques mois mais aussi au manque de la main-d'œuvre agricole. Selon ses prévisions, la pomme de terre dépassera dans les jours à venir les 150 dinars le kilogramme. «Nous espérons avoir une grande récolte de ce produit pour que son prix baisse et se stabilise», dit-il. Cette situation était inattendue puisque le président du Conseil national interprofessionnel de la filière de la pomme de terre (CNIFPT), Ahcène Guedmani, lui-même, avait assuré, il y a quelques jours, que le tubercule sera disponible cette année avec des quantités suffisantes à des prix accessibles. Selon lui, les agriculteurs poursuivront les semis de ce produit jusqu'au mois d'avril prochain. Même s'il a relevé une augmentation de 30 à 40% des charges depuis l'avènement de la crise sanitaire, notamment les engrais, les traitements et les semences, Ahcène Guedmani a précisé que le prix de revient du kilogramme de pomme de terre oscille entre 35 et 40 dinars. «Sur le marché, son prix sera entre 45 et 55 dinars», a-t-il souligné. Déplorant l'absence de données précises des différentes productions et des besoins nationaux, le secrétaire général et porte-parole de l'UGCAA réitère, par ailleurs, la revendication de son organisation syndicale pour la mise en place d'un ministère de planification. Ce département, poursuit-il, «permettra d'identifier la production nationale, de déterminer les besoins nationaux, le surplus à exporter et les manques à importer». Ry. N.