Par Kader Bakou Des artistes et des intellectuels d�Alg�rie, de France, de Suisse et du Cambodge ont anim�, jeudi, au Centre culturel fran�ais d�Alger, une table-ronde sur �Les enjeux de l�art face � la violence extr�me�. D�embl�e, un des intervenants a mis en garde contre le danger d�une �sublimation� de la violence par le septi�me art par exemple. Le g�nocide commis au Cambodge par les Khmers rouges a �t� cit� comme un exemple de �violence extr�me�. Dans le film documentaire Cambodge, l�atelier de la m�moire de Guillaume Suon Petit, nous voyons de jeunes artistes travaillant avec un des (rares) artistes rescap�s du g�nocide et avec le peintre, sculpteur et b�d�iste franco- cambodgien S�ra qui avait quitt� son pays d�origine � l��ge de treize ans. �Les Khmers rouges m�ont laiss� partir parce que j��tais un m�tis, donc pas pur, selon eux. Mais ils n�ont pas laiss� partir mon p�re�, a expliqu� S�ra. Partout o� il y a eu des guerres, des g�nocides ou des conflits, les historiens ont besoin d�archives et de t�moignages. Mais, fait remarquer le philosophe suisse Emmanuel Alloa, �le t�moignage ne restitue pas tout�, notamment en ce qui concerne la douleur et le trauma ressentis par la victime de la violence. Le pi�ge, selon Mme Marie- Jos� Mondzain (France), est celui des �comm�morations� officielles, qui ne sont pas suivies par des actes et des mesures concr�tes en faveur des victimes ou contre les bourreaux. �Quand on veut liquider une cause, on lui consacre une journ�e comme le 8 Mars, pour la femme, et aujourd�hui, on a tendance � multiplier ces journ�es comm�moratrices�, d�plore-t- elle. Pour Daho Djerbal, le t�moignage peut avoir un effet th�rapeutique, sinon la douleur pourra ressortir des ann�es, ou des dizaines d�ann�es plus tard. Mais comme soulign� au d�but de la rencontre, pour t�moigner, il faut des t�moins et des archives (�crits et images). La Cambodgienne Sako Phay- Vakalis estime que les rescap�s du g�nocide cambodgien sont des �archives vivantes�. En Alg�rie, pourquoi demander des archives fran�aises, quand on a des milliers �d�archives vivantes� chez nous ? K. B.