L�appel lanc� par Ath�nes � ses partenaires europ�ens de lui envoyer des renforts de gardes-fronti�res pour l�aider � lutter contre un afflux de migrants clandestins venus de Turquie est une mani�re d�impliquer les pays de l�UE peu enclins � s�engager sur ce terrain d�licat, a affirm� hier un responsable europ�en. "C�est clairement une mani�re d�impliquer les autres pays de l�UE dans les difficult�s qu�elle rencontre avec un afflux pr�occupant de migrants clandestins venus de la Turquie�, a d�clar� ce responsable europ�en s�exprimant sous couvert de l�anonymat. Ath�nes a officiellement demand� dimanche � l�Union europ�enne de d�ployer des patrouilles de surveillance � la fronti�re gr�co-turque. Ses partenaires ne peuvent pas se soustraire � cette obligation de solidarit�, a soulign� hier le porte-parole de la commissaire en charge de la s�curit�, Cecilia Malmstr�m. �La d�cision d�envoyer des gardes-fronti�res europ�ens sera prise dans les 5 prochains jours par le directeur de Frontex� (l�Agence europ�enne de surveillance des fronti�res ext�rieures), a-t-il pr�cis�. �Il est encore trop t�t pour dire combien d�hommes seront d�ploy�s�, a-t-il ajout�. �Il s�agit de gardes-fronti�res exp�riment�s des Etats membres. Ils seront arm�s, mais ne pourront faire usage de leurs armes qu�en cas d�auto- d�fense. Ils travailleront sous la responsabilit� de l�Etat grec et ne pourront agir qu�en pr�sence d�un repr�sentant des autorit�s grecques et dans le respect des droits internationaux des migrants�, a-t-il expliqu�. �C�est la premi�re fois qu�un Etat membre demande l�assistance des �quipes d�intervention rapides aux fronti�res (Rabit, acronyme anglais de Rapid Border Intervention Team)�, a-t-il soulign�. L�Italie avait demand� l�intervention de Frontex pour contr�ler les eaux territoriales de l�UE et bloquer les embarcations des migrants clandestins en M�diterran�e mais pas de gardes-fronti�res. La Gr�ce reconna�t ainsi sa vuln�rabilit�, explique-t-on � Bruxelles. Mais elle permet �galement � la Commission de mettre l�accent sur plusieurs points faibles de la politique d�asile et de la lutte contre l�immigration clandestine dans l�UE. Cecilia Malmstr�m plaide notamment pour un assouplissement des r�gles europ�ennes qui veulent que le pays d�entr�e soit le seul comp�tent pour traiter les demandes d�asile, ce que la Grande-Bretagne et plusieurs autres pays refusent. Elle pr�conise par ailleurs que Frontex ait ses propres �quipes d�intervention, ce qui est �galement refus� par les gouvernements de l�Union. La Commission d�plore enfin le blocage par la Gr�ce d�un accord avec la Turquie pour la r�admission des migrants clandestins venus de son territoire. Selon Frontex, plus des trois quarts des 40 977 personnes intercept�es aux fronti�res de l�UE au cours du premier semestre 2010 sont entr�es via la Gr�ce, principalement en provenance de Turquie. La grande majorit� sont des r�fugi�s �conomiques exploit�s par des r�seaux de trafiquants d��tres humains. Des accords avec la Libye et des contr�les plus stricts en mer ont en effet incit� de nombreux clandestins qui cherchaient � gagner l�UE via l�Italie ou Malte � se reporter sur la Gr�ce.