Les d�bats autour de la d�claration de politique g�n�rale du gouvernement se sont achev�s, lundi soir, � l�Assembl�e populaire nationale. La Chambre basse du Parlement a �t� le th��tre de joutes verbales entre le Rassemblement pour la culture et la d�mocratie et le Rassemblement national d�mocratique. Le Front de lib�ration nationale, principale force politique de l�Alliance pr�sidentielle, s�est content� d�observer. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - La cl�ture du d�bat g�n�ral autour de la d�claration de politique g�n�rale du gouvernement a �t� marqu�e par une v�ritable guerre des mots entre le groupe parlementaire du Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD) et celui du Rassemblement national d�mocratique (RND). Une confrontation directe et publique entre les d�put�s de l�opposition et les �lus de la formation du Premier ministre. Il faut dire que les deux groupes parlementaires avaient, chacun, �labor� une strat�gie pour prendre le dessus. Attaque En fait, le RCD a choisi de donner l�assaut jeudi, d�s la premi�re pl�ni�re. Nordine A�t-Hamouda est charg� de cette mission. Le d�put� de Tizi-Ouzou frappe fort. �Notre pays est devenu telle la vache de l�orphelin, vous avez bu son lait et vous l�avez vendue au vu du peuple sans scrupule�, a-t-il lanc� � la face d�Ahmed Ouyahia et de l�ensemble des membres de son �quipe. A�t-Hamouda aborde l�ensemble des scandales qui ont secou� le pays ces derniers mois : Sonatrach, autoroute Est-Ouest, m�tro d�Alger, Fonds de la Zakat, chemins de fer, gestion des banques publiques. �Quand la justice est intervenue dans ces affaires, seuls les secr�taires g�n�raux et quelques cadres ont �t� emprisonn�s. Comme � l�accoutum�e, ce sont toujours les petits qui sont sacrifi�s. Les responsables politiques coupables sont en vacances aux Etats-Unis, en France ou en Angleterre. En r�alit�, ils sont retourn�s chez eux. Ils ne sont que des coop�rants techniques.� Bien s�r, le fils du colonel Amirouche ne manquera pas de revenir sur la s�questration de la d�pouille de son p�re et de celle du colonel Si El-Haou�s. Mais le d�put� du RCD s�en prend aussi au pr�sident de l�APC d�Alger-Centre, un �lu du RND, qu�il accuse d�avoir inscrit le nom des martyrs de la R�volution sur des bacs � poubelles. Le cyclone A�t-Hamouda pass�, un autre groupe de d�put�s RCD prend le relais au deuxi�me jour des d�bats. Usant d�arguments �techniques�, Mohcine Bellabas, Mohamed Khendek et Lila Hadj Arab s�attellent � d�monter les arguments sur la r�ussite des r�formes �conomiques et sociales engag�es depuis 1999. Contre-attaque Plus nombreux que leurs adversaires, les parlementaires du RND pr�parent une riposte. Leur strat�gie consiste � intervenir durant les derni�res heures du d�bat g�n�ral. L�objectif est double : r�pondre � leurs d�tracteurs et frapper les esprits. Boutouiga Benhalima, Abdelkrim Harchaoui et Sedik Chihab prennent la parole. Ils s�efforcent de d�fendre le bilan de l�Ex�cutif. N�anmoins, la contre-attaque reste soft, les d�put�s du RND semblent �viter la pol�mique. �L�opposition n�a absolument rien propos�. Elle s�est content�e de critiquer�, a soulign� Sedik Chihab. Dans le chapitre du contr�le des deniers publics, le vice-pr�sident de l�Assembl�e estime qu�il est n�cessaire d�aller vers une nouvelle r�vision du code des march�s publics. Il propose m�me d��lever au rang �d�institutions d�Etat� les directions g�n�rales des �imp�ts, des douanes et de l�Inspection g�n�rale des finances�. L�application de ces mesures permettra de lutter contre la corruption. Mais dans cette confrontation avec le RCD, les parlementaires du RND se sont retrouv�s seuls. Les �lus du FLN � et m�me ceux du MSP � ont �vit� de leur pr�ter main forte. Ils se sont content�s de faire de la �figuration active� en r�p�tant des g�n�ralit�s sur les �grandes r�alisations� qu�a connues le pays ces dix derni�res ann�es. Estocade La tension entre le RND et le RCD a atteint son paroxysme lundi soir, lors de la s�ance pl�ni�re consacr�e aux interventions des pr�sidents de groupes parlementaires. Athmane Mazouz, pr�sident du groupe du RCD, choisit de s�adresser directement et franchement au Premier ministre. �La question que pose votre bilan est triple. Comment peut-on accepter d��tre un Premier ministre alors que la coordination de l�Ex�cutif est confisqu�e par le chef de l�Etat depuis le putsch constitutionnel que vous avez appuy� ? Comment peut-on accepter d��tre � la t�te d�un gouvernement � trois reprises et mener des politiques, � chaque fois oppos�es les unes aux autres ? Comment accepter d��tre Premier ministre si longtemps sans strat�gie ni projet de d�veloppement ? Vous avez la m�daille mondiale de la versatilit�. Vous le savez, nous sommes � l�oppos� de ces conceptions et l�objectif de notre combat est de lib�rer la nation de ces errements moraux et ces improvisations politiques.� Economie, corruption, r�conciliation nationale, violations des libert�s individuelles et collectives� Athmane Mazouz s�attaque � tous les sujets sensibles. Il maintient la pression durant 15 minutes avant de planter une derni�re banderille � la fin de son intervention : �Vous le voyez, Monsieur le Premier ministre, cette intervention comme celles de mes coll�gues du RCD t�moignent d'une chose : il n'y a ni possibilit� d'�change ni d'entente entre vous et nous. Nous n'avons pas la m�me id�e de l'Etat, de la nation et de la citoyennet�. Tant que vous serez � ce poste, les Alg�riens savent que le r�gne de l'abus, du cynisme et de l'opacit� sera au pouvoir. Vous avez une fonction : �tre un bon signal de notre malheur. Nous avons un devoir : r�duire votre dur�e de vie politique.� Ahmed Ouyahia a �cout� attentivement. Sourire au coin, le Premier ministre a m�me applaudi la prestation du pr�sident du groupe parlementaire du RCD � l�Assembl�e. Miloud Chorfi intervient pour le dernier round de la soir�e. Apr�s �tre longuement revenu les sujets d�ordre politique, �conomique et social, le p0r�sident du groupe parlementaire du RND aborde le chapitre �mise au point�. �Le Rassemblement est un parti d�mocratique qui salue tous les avis constructifs du moment qu�ils soient prescrits dans un esprit de respect mutuel. Mais nous ne pouvons rester silencieux face � des accusations calomnieuses et nous devons r�agir pour restaurer certaines v�rit�s�, note Miloud Chorfi. Le d�put� de Mascara d�nonce le r�quisitoire de Nordine A�t-Hamouda contre le maire d�Alger-Centre. �Ceux qui ont formul� des commentaires � propos des noms de martyrs auraient d�, deux ans auparavant, respecter l�embl�me de nos chahids �, dira Chorfi en faisant r�f�rence aux drapeaux noirs hiss�s par le Rassemblement pour la culture et la d�mocratie � la place de l�embl�me national. Le d�bat g�n�ral autour de la d�claration de politique g�n�rale du gouvernement s�est achev� sur une vive pol�mique. Les travaux en pl�ni�re reprendront dimanche prochain pour permettre � Ahmed Ouyahia de r�pondre aux d�put�s. Il sera le dernier � parler. Ses �lus attendent de lui une chose : qu�il donne l�estocade au RCD.