La place Abdelkader-Alloula est d�serte cette nuit. Elle para�t triste tout comme le Th��tre national alg�rien Mahieddine- Bachtarzi o� les lumi�res sont �teintes. Pourtant, la veille, l�endroit grouillait de monde en cette soir�e de cl�ture du Festival international du th��tre d�Alger. Les caf�s aux alentours, surtout le Tantonville, ne d�semplissaient pas. Durant une dizaine de jours, le Festival a transform� ces lieux en une sorte de carrefour culturel vers lequel convergent, quotidiennement, des centaines d�hommes et de femmes, alg�riens et �trangers. Tout ce beau monde vient, naturellement, pour voir les pi�ces, mais aussi pour rencontrer des amis et discuter art, culture et m�me politique. L�animation commence vers 16h, une heure avant les repr�sentations � la salle Hadj- Omar, situ�e au troisi�me �tage du TNA. Apr�s le spectacle, tout le monde se retrouve pour les in�vitables commentaires sur le sujet ou la qualit� de la pi�ce, des fois en pr�sence des com�diens et des metteurs en sc�ne. Parfois, l�animation se d�place vers la place Abdelkader-Alloula o� des troupes artistiques se produisent. Les marches menant � l�entr�e de l�ex-Op�ra d�Alger deviennent, alors, des �gradins� d�o� le public suit le spectacle musical ou �coute les (belles) histoires racont�es par un griot africain, un hakaouati arabe ou par un goual alg�rien. A la tomb�e de la nuit, c�est g�n�ralement le hall du TNA qui abrite ce genre d�activit�s. Vers 19h, c�est l�ouverture des portes menant vers la salle Mustapha-Kateb du Th��tre national alg�rien. Pour pouvoir entrer, il faut patienter tant le public est nombreux. De loin, nous voyons passer de temps en temps des habitu�s du Festival comme Ahmed Bena�ssa, Abderrezak Boukebba, Driss Chegrouni ou encore Brahim Noual. Vous connaissez tous l�expression : �une bouteille � moiti� vide� ou �une bouteille � moiti� pleine� qui veut dire la m�me chose, mais que notre cerveau interpr�te diff�remment. Le TNA est� disons, � moiti� vide. Mais il se remplit � vue d��il. Si vous �tes seul, ne vous avisez pas de quitter votre si�ge pour aller voir si vos copains viennent d�arriver, car vous risquez de voir appliquer � vos d�pens le fameux �qui va � la chasse, perd sa place�. L�orchestre et les trois balcons sont maintenant pleins. A cause de la foule, on entend un brouhaha, comparable � un murmure collectif permanent. Les lumi�res s��teignent annon�ant le d�but de la pi�ce. C�est le silence dans la salle. Les com�diens sont plus motiv�s quand ils jouent devant un nombreux public. Nouz�ha fi el ghadab est la derni�re pi�ce programm�e au Festival international du Th��tre d�Alger. A la fin du spectacle et comme les soirs pr�c�dents, la plupart des spectateurs se retrouvent � la place Abdelkader- Alloula. Parmi la foule, nous voyons l�Allemande Ulrikke D�regger, interpr�te de la pi�ce La jeune fille et la mort et plus loin, Yasmine Hammer et Khaled Massou, les deux com�diens de la pi�ce palestinienne Pont vers l�infini. Le lendemain, c�est la c�r�monie de cl�ture officielle de la manifestation. Le surlendemain, un silence sid�ral enveloppe les lieux !