En marge des travaux du 18e congr�s national de chirurgie, le ministre de la Sant�, de la Population et de la R�forme hospitali�re, Djamel Ould-Abb�s, a indiqu� que le d�cret pr�sidentiel portant cr�ation de l'Agence nationale de transplantation d�organes sera pr�t d�s la fin 2010. Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) - Situ�e � Blida, cette nouvelle structure permettra d'�tablir un registre national des receveurs de greffes et des donneurs potentiels, devenu une priorit�. Promouvoir le don et le pr�l�vement d'organes, l�organiser, encadrer les services comp�tents, prendre en charge la l�gislation et l'�thique seront �galement parmi ses principales missions. Cependant, de nombreux sp�cialistes ont estim� qu�il ne s�agit pas seulement de mettre en place un �tablissement de gestion et de r�gulation, la situation actuelle exigeant de revoir le travail des services des urgences m�dicales, de sp�cialiser le personnel et d�impliquer davantage les laboratoires. Plusieurs m�decins ont affirm�, lors des travaux du 18e congr�s national de chirurgie, qui se sont d�roul�s dimanche et lundi � l�h�tel Hilton, que la transplantation d�organes n�cessite une organisation infaillible et une logistique importante. Il y a �galement un travail de communication � assurer pour sensibiliser les citoyens. �Nous sommes pr�ts � vous faire partager notre expertise, nous ne pouvons faire plus. Le reste d�pend de vous. Dans mon service, je suis s�v�re avec mon �quipe, je dois dire que je suis adepte de l�esclavage ! Mon �quipe travaille sans rel�che ; il y a m�me des m�decins qui ne rentrent pas chez eux durant toute une semaine, voire plus. Le service l�exige. Des gens pr�ts � faire �a, il faut en trouver ! Ce n�est pas facile �, a indiqu� le Dr Castaing de l�h�pital de Rennes. �La transplantation h�patique, a-t-il ajout�, ne se limite pas � mettre en place des moyens techniques, c�est tout un projet qui n�cessite l�ouverture d�un d�bat national impliquant diff�rents sp�cialistes.� �Il y a deux ans, deux op�rations de transplantation ont �chou� � Rennes, cela a �t� m�diatis� de mani�re telle que les gens ont �t� effray�s ! Cela a r�duit les op�rations de don d�organes, je ne sais comment ? Pourquoi on n�en parle jamais quand �a marche ?� s�est-il demand�, recommandant aux pr�sents de privil�gier les campagnes de sensibilisation pour engager la soci�t� civile. �Nous, m�decins, sommes nuls en communication ! Nous devons faire appel � des professionnels pour atteindre et sensibiliser. Pourquoi ne pas impliquer dans les d�bats des philosophes pour nous aider � trouver une base morale � ces interventions ? C�est important�, a-t-il insist�, se r�f�rant � l�exp�rience de son service. En mati�re de greffes d�organes, l�Alg�rie accuse un grand retard. Entre 2007 et 2009, 305 greffes r�nales, 7 greffes de foie, 1 420 greffes de la corn�e et 422 greffes de moelle osseuse ont �t� r�alis�es. Ces chiffres sont en de�� des objectifs fix�s. Annuellement, 1 500 malades ont besoin d�une greffe de la corn�e et 300 autres d�une greffe du foie. En sept ans, 32 greffes de foie ont �t� r�alis�es. Le pays dispose d�un centre de greffe h�patique, un centre de greffe de moelle osseuse et sept autres de greffe r�nale. La greffe de la corn�e est l�unique op�ration qui se pratique dans toutes les r�gions. Les autres greffes sont sous-repr�sent�es dans le Sud, l�Est et l�Ouest, tout �tant centralis�es � Alger. Les Alg�riens sont r�ticents face � ce genre d�intervention. Ils sacralisent le corps et refusent tout pr�l�vement. Les �tablissements hospitaliers n�encouragent pas ces op�rations puisqu�ils ne sont pas �quip�s. G�n�ralement, les donneurs sont des apparent�s et les pr�l�vements ne se font jamais sur les cadavres. Au Maghreb, la Tunisie reste leader dans ce domaine, elle g�re un centre national de transplantation et dispose d�une �quipe sp�cialis�e. Une enqu�te tunisienne a d�montr� que 8 Tunisiens sur 10 sont favorables � une greffe d�organe. Mais d�s qu�il s�agit de faire un don, ils ne sont plus que 5 sur 10 � y adh�rer. Les raisons de ce refus s�expliquent par le fait que plus de 50 % des sond�s ignorent tout sur les transplantations. Le refus pour motif religieux, dit-on, n�intervient que dans 4% des cas.