Le tribunal correctionnel d�Akbou a prononc�, hier lundi, la relaxe en faveur des huit non-je�neurs d�Ighzer Amokrane. Le repr�sentant du minist�re public a demand�, de son c�t�, �l�application de la loi�. Les mis en cause qui ont �t�, pour rappel, interpell�s par la police le 29 ao�t dernier alors qu�ils �taient en train de d�jeuner, ont �t� poursuivis pour atteinte � l�un des pr�ceptes de l�Islam. Le verdict a �t� accueilli avec soulagement et une forte explosion de joie par la foule, venue t�moigner sa solidarit� aux �victimes de l�intol�rance�. �C�est une d�cision sage qui honore notre justice. En ma qualit� de militant des droits de l�homme, je suis tr�s satisfait du jugement qui a �t� au fond du probl�me, en d�clarant que l�article 144 bis ali�na 2 ne s�applique pas aux faits reproch�s � nos clients. C�est pour cette raison que le juge a prononc� la relaxe en faveur des pr�venus�, a expliqu� au Soir d�Alg�rie Me Smain Chamma, secr�taire g�n�ral de la LADDH et membre du collectif de la d�fense des non-je�neurs. Pour Sa�d Salhi, pr�sident de la section de la LADDH de B�ja�a, l�acquittement des non-je�neurs �est une victoire des droits de l�homme�. �Aujourd�hui, on a encore prouv� que la mobilisation citoyenne finit toujours par faire reculer l�arbitraire�, poursuit le militant des droits de l�homme. Le proc�s s�est ouvert sur fond d�une tr�s forte mobilisation citoyenne. A l�ext�rieur du palais de justice, des centaines de personnes, malgr� une pluie battante, ont observ� un sit-in de soutien aux pr�venus. On a remarqu� notamment la pr�sence de militants du PST, d�ex-d�l�gu�s des archs, d�animateurs du collectif forum Kabylie, de responsables du CMA et de ceux de la section locale de la LADDH. On notera une tr�s forte pr�sence des partisans du Mak �galement au rassemblement. Dans une ambiance color�e, les partisans du Mak n�ont pas cess� de reprendre les mots d�ordre favorables � l�autonomie de la Kabylie. Les pr�venus ont �t� invit�s � r�pondre � trois questions du juge : �Avez-vous je�n� ? Avez-vous �t� invit�s � le faire par le propri�taire du local ? Avez-vous vu des affiches dans ce sens ?�. Les huit mis en cause ont tous reconnu avoir mang� mais sans que personne ne les oblige � le faire. Les avocats de la d�fense ont plaid� le �non-lieu�. Le collectif de la d�fense, constitu� d�une dizaine d�avocats d�montera, durant la plaidoirie, toute l�accusation retenue � l�encontre des pr�venus. �L�article 144bis ali�na 2 du code p�nal est en contradiction avec la Constitution, qui consacre la libert� de conscience. Une d�rive polici�re ne devrait pas amener � une d�rive judiciaire. Il n�y a pas pire tyrannie que celle qui s�applique � l�ombre de la loi. Observer le je�ne du Ramadan est une affaire personnelle. Il ne faut surtout pas que la justice humaine se substitue � la justice divine� , plaide l�un des avocats de la d�fense. Rencontr� � la sortie du tribunal, le principal mis en cause, Chikouane Arab, a tenu � remercier les citoyens pr�sents de leur soutien, et les diff�rents comit�s qui se sont constitu�s pour que � justice nous soit rendue�, a-t-il d�clar�.