C�est le 16 d�cembre 1956, � partir de Nador (Maroc), que la voix de l�Alg�rie en guerre pour le recouvrement de son ind�pendance a retenti pour la toute premi�re fois au Maghreb. Une date historique, surtout que, � l��poque, c��tait une radio itin�rante (elle �mettait aussi depuis T�touan) aux moyens d�risoires. Dans cette guerre de l'information, A�ssa Messaoudi r�percutait la voix de l�ALN et du FLN. Depuis, le chemin parcouru a �t� riche et notre paysage radiophonique a connu des mutations notables, souligne Mohamed Chelouche dans une communication. Cet homme tr�s au fait de l�histoire de ce m�dia chaud et actuellement directeur-adjoint � la Radio nationale a donn� une r�trospective dans ce sens. Cela s�intitulait �L��volution de la radio alg�rienne, de la voix de l�Alg�rie au num�rique�, et cette intervention a eu lieu le 8 novembre dernier, � l�initiative de l'�tablissement Arts et Culture d�Alger. �Mais avant le 16 d�cembre 1956, rappelle Mohamed Chelouche, il y avait Saout al Arab d�s 1952, � partir du Caire.� Sauf que, les Egyptiens n��tant pas bien inform�s au d�part de ce qui se passait r�ellement en Alg�rie, il y avait quelques malentendus, certains cafouillages� Il a fallu que, par la suite, des Alg�riens tels que Toufik El Madani et Cheikh El Ibrahimi prennent les choses en main. Quoi qu�il en soit, ajoute l�intervenant, c�est surtout depuis Nador que la voix de l�Alg�rie allait avoir le plus de retentissement, notamment dans les pays arabes. Le 28 octobre 1962, les Alg�riens allaient relever un autre d�fi apr�s le retrait des cadres et techniciens fran�ais au niveau de la radio et de la t�l�vision. Apr�s le recouvrement de la souverainet� nationale sur ces m�dias strat�giques, des hommes et des femmes prennent leur destin en main pour impulser � la Radio alg�rienne une �volution continue. Mohamed Chelouche �voque en particulier les diff�rentes restructurations de l�ex-RTA op�r�es par les pouvoirs publics, les missions d�volues � la radio en tant que service public qui doit privil�gier l�information de proximit�. Un r�le d�avantager de, notamment depuis la Constitution de 1989 qui a induit une notion plus moderne de service public. Cette nouvelle conception de la communication et de service public se traduit, en effet, par l�intrusion des valeurs de la d�mocratie, de la concurrence, de la recherche de la qualit�, de la participation des acteurs priv�s� R�sultat, nous dit Mohamed Chelouche, �il y a eu de multiples changements depuis la Constitution de 1989�. A titre d�exemple, la Radio nationale peut exercer des activit�s commerciales (dont la publicit�) en �gard � son nouveau statut. �Mais l��volution la plus remarquable, c�est que, aujourd�hui, il y a 52 radios, dont 46 radios locales. A la fin de cette ann�e, au plus tard d�but 2011, chaque wilaya aura m�me sa radio locale. Tout cela repr�sente plus de 700 heures quotidiennes de diffusion. Bient�t, la couverture sera totale au niveau national�, affirme l�intervenant. Et de rappeler que la premi�re radio locale, en l'occurrence Radio Saoura, a �t� lanc� en 1991 dans des conditions difficiles (avec un seul Nagra !). La radio analogique atteignant aujourd�hui sa limite avec l�arriv�e des technologies num�riques, � n o u s sommes en train d�assurer la mutation vers le num�rique�, nous apprend Mohamed Chelouche. �Dans le cadre de ce chantier, 14 studios du si�ge central fonctionnent d�sormais avec le syst�me num�rique. Ne reste donc qu�un seul studio qui travaille � l�analogique�, pr�cise-t-il. Quant aux radios locales, elles ne sont plus que 22 � attendre le passage vers le tout num�rique. L�objectif est de lancer les formes de num�risation de la radio et abandonner progressivement la FM en mode analogique, un tel passage ayant pour finalit� de pr�server et enrichir le paysage radiophonique, la modulation de fr�quence (FM) ayant montr� ses limites dans le monde actuel. L�autre volet (tr�s important) concerne les archives qui, � leur tour, b�n�ficient d�un plan de sauvegarde et de num�risation en cours. A ce titre, Mohamed Chelouche nous apprend que 720 000 titres radiophoniques (sur 1 million) ont �t� d�j� num�ris�s. Le reste sera fait dans les prochains mois. �Un tel programme de sauvegarde et de sauvetage des archives implique, bien s�r, la formation de techniciens en exploitation et maintenance. La formation et le recyclage font aussi partie de nos priorit�s�, assure l�intervenant.