De notre bureau de Paris, Khedidja Baba-Ahmed Le communiqu� tomb� ce 15 novembre, en plein remaniement gouvernemental, n�est pas fait pour venir en renfort du bilan d�j� d�cri� du pr�sident fran�ais : la pr�sidence de la R�publique y annonce, en effet, ce qui appara�t comme une aventure des plus improbables. Que dit ce communiqu� ? Qu�apr�s avoir examin� �attentivement toutes les conditions dans lesquelles pourrait se tenir un second sommet de l�Union pour la M�diterran�e�, la copr�sidence franco-�gyptienne se rend � cette �vidence, le deuxi�me sommet qui devait se d�rouler le 21 novembre � Barcelone n�aura pas lieu. Il n�est pas report�, aucune nouvelle date n�en a �t� fix�e, si ce n�est le simple �souhait que ce sommet puisse se tenir � Barcelone dans les prochains mois�. Un constat d��chec qu�explique le communiqu� de la copr�sidence par �le blocage actuel du processus de paix au Proche- Orient (qui) rendait impossible une participation satisfaisante au sommet envisag� � Barcelone�. Enfin, pour la premi�re fois, et il �tait temps, l�initiateur de cette Arl�sienne, en l�occurrence le pr�sident Sarkozy, se rend bien compte que sans le r�glement du probl�me palestinien, une telle institution, qui met c�te � c�te le colonis� et le colonisateur, n�est pas tr�s viable. Pour toute marge de man�uvre, Fran�ais et Egyptiens �appellent � cette fin � une reprise rapide des n�gociations isra�lo-palestiniennes sur la base du droit international, des accords sign�s entre les parties et des autres termes de r�f�rence du processus de paix�. C�est dire, qu�en attendant, aucune date pour ce sommet ne peut �tre envisag�e, m�me si dans ce communiqu�, et pour ne pas para�tre avoir totalement �chou�, les copr�sidents et l�Espagne �expriment leur satisfaction devant l�avanc�e des projets correspondant aux priorit�s fix�es par les chefs d�Etat et de gouvernement� lors du sommet de lancement de l�UPM du 13 juillet 2008, comme ils prennent acte aussi de la �mise en place op�rationnelle du secr�tariat permanent �tabli � Barcelone� et de l�adoption de son budget et de son programme de travail. Ainsi donc, une UPM cr��e lors d�un premier et unique sommet des chefs d�Etat, qui voit ses institutions mises en place malgr� les r�ticences des uns et des autres, et des initiateurs de cette institution qui lui allouent des budgets de fonctionnement et qui veulent faire croire que rien n�est d�finitivement perdu. Le report sine die de ce sommet a fait r�agir Vincent Peillon, d�put� europ�en du PS, charg� du suivi de l�UPM par la Commission des affaires �trang�res du Parlement europ�en, qui consid�re qu��il s�agit tout d�abord d�un �chec retentissant pour la diplomatie du pr�sident Sarkozy, qui, m�lant pr�cipitation et inconstance, a r�ussi � ab�mer une bonne id�e�. Echec de Sarkozy, mais �chec aussi, dit encore ce d�put�, de �l�Europe, incapable de parler d�une seule voix et de mettre les moyens � la hauteur de ses ambitions�. Malgr� tout, Peillon continue � croire en cette institution fant�me et appelle �� ne surtout pas baisser les bras face aux difficult�s �. Ce serait une �faute politique lourde � car, explique-t-il, �si le Sud a besoin de l�Europe, il ne faut pas oublier que l�Europe a tout autant besoin du Sud�.