Le traitement de l�information �conomique strat�gique reste encore insuffisant, la r�flexion-analyse fait d�faut. C�est ce que rel�ve Mme Shafika Houcine, consultante aupr�s du cabinet Kerandji (France), qui a pr�sent� hier aux 4es Assises de l�intelligence �conomique une communication sur la veille strat�gique en milieu entrepreneurial. En liant la veille � l�observation de la situation et des �volutions de l�environnement global, l�entreprise ayant des besoins pr�cis et un plan d�action. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - En marge des travaux, cette consultante a estim� que la veille strat�gique, d�autant �indispensable� dans le contexte actuel tr�s concurrentiel, existe d�j� en Alg�rie. Plusieurs grandes entreprises priv�es et m�mes publiques activant dans les secteurs soumis � forte concurrence comme l�agroalimentaire, la pharmaceutique et les technologies de la communication, ont d�velopp� la veille strat�gique. Il en est, ainsi, le cas pour toutes les entreprises, voire l�establishment institutionnel. Et selon Mme Houcine, dans la mesure o� il faut savoir ce que l�on cherche, ce dont l�on a besoin, l�information utile, o� et comment on le recherche, savoir analyser cette information dans un objectif d�action. N�anmoins, certains pr�-requis ne sont pas tous et bien r�unis, notamment Internet dont la p�n�tration reste encore faible, l�outil statistique pas assez d�velopp�, une veille r�glementaire tr�s �compliqu�e� et un d�veloppement embryonnaire des r�seaux et lieux d��changes. Voire, l�on ne responsabilise pas assez les acteurs, laisset-elle entendre. Dans un point de vue nuanc�, M. Pascal Frion, expert aupr�s du r�seau europ�en d�intelligence �conomique ACRIE, estime �galement que le potentiel existe en Alg�rie dans le domaine de l�intelligence �conomique. Cela m�me si, rel�vet- il, l�Alg�rie doit d�velopper son propre mod�le, ne pas reproduire les mod�les �trangers, tout en s�inscrivant dans une vision strat�gique, en identifiant l�information n�cessaire, selon les besoins et de mani�re diversifi�e. Selon cet expert qui d�finit l�intelligence �conomique par le triptyque : Veille, Influence et Protection, tout en r�cusant l�approche exclusive de la veille strat�gique, il s�av�re pertinent de ne pas r�p�ter certaines erreurs. Notamment celles de la qu�te absolue de toutes les informations, voire l�idol�trie de l�information, l�idol�trie �galement de la veille m�me si n�cessaire, ainsi que le non-recours aux r�seaux et le partage optimal, acquiesce-t-il, de l�information. Le partage de l�information et le d�veloppement des r�seaux, cette probl�matique avait �t� �galement abord�e en session pl�ni�re, � l�occasion d�une conf�rence anim�e par le pr�sident du cabinet Virtual Organisation Consulting, Denis C. Ettighoffer. Selon cet expert, l�intelligence �conomique est fortement li�e au d�veloppement de r�seaux savants coop�ratifs, l�innovation et l��change ouvert et non format� des connaissances, l�existence d�une posture mentale propice, la multiplication et l�intensification des relations. Et, ce dans le contexte de mondialisation, de num�risation de l��conomie, de d�r�gulation de l�espace temps, de mutualisation des ressources immat�rielles, des savoirs et connaissances et des comp�tences. C. B. Quid du protectionnisme ? Le renforcement du protectionnisme �conomique en Alg�rie est-il compatible avec le d�veloppement de l�intelligence �conomique ? Soulev�e lors des d�bats de la seconde journ�e des 4es Assises sur l�intelligence �conomique, cette question, assez d�licate, a re�u une r�ponse mitig�e. Sujet d�hostilit�, certes pour les op�rateurs �trangers, le protectionnisme peut, cependant ne pas �tre contraignant dans la mesure o� le financement des projets reste assez ouvert.