Les annales judiciaires, notamment les chroniques toutes fra�ches, ne consignent pas de quoi tailler des couronnes � la justice alg�rienne. Seul parti politique � avoir la lucidit� de r�agir au jugement rendu il y a quelques jours dans l�affaire de la Cnan, le Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD) met, non sans en d�noncer au passage les travers, le doigt sur la plaie b�ante d�une justice d�vitalis�e et soumise. Dans un communiqu� dat� du 30 novembre, le RCD a r�agi � l�acquittement des dirigeants de la Cnan, apr�s un emprisonnement long de six ann�es. Le parti a estim� cette d�tention arbitraire. �Apr�s six ans d�une d�tention arbitraire, les dirigeants de la Cnan ont enfin recouvr� la libert�. Le citoyen qui a suivi avec compassion et indignation le calvaire de ces dirigeants ne peut que se r�jouir de cette lib�ration�. S�en r�jouir certes mais, pour le parti, il est toujours n�cessaire, voire primordial, de s�attarder sur cette affaire qui est loin d��tre exempte de dessous. �Il reste que cette affaire, qui n�a pas d�voil� tous ses secrets, interpelle la conscience de tous nos compatriotes et, a fortiori, ceux d�entre eux qui sont en charge d�un mandat �lectif ou d�une responsabilit� dans le service public�, a jug� le parti. D�autant que l�affaire Cnan ne constitue pas, en la mati�re, une exception. �D�autres �minents cadres de l�Etat, � l�instar de ceux de Sider ou de l�EGT-Centre ont connu humiliation et privation de libert� avant d��tre relax�s. Des citoyens anonymes sont broy�s par la justice, transform�s en instrument d�ex�cution des int�r�ts de clans qui parasitent et soumettent l�Etat et ses lois�, a rappel� le RCD, ajoutant que �dans cette m�me semaine, des Alg�riens se sont retrouv�s, une fois de plus, devant les tribunaux en violation de la Constitution pour n�avoir pas observ� le je�ne�. Les exemples d�une justice hors orbite du droit ne manquent pas, et le parti de Sa�d Sadi en cite une bonne brochette. �A Aghribs, la communaut� villageoise qui a d�pos� pr�s de cent plaintes contre un groupe salafiste a �t� syst�matiquement ignor�e par la justice. A l�inverse, ces activistes sont accueillis aujourd�hui encore � bras ouverts par les tribunaux � chaque sollicitation�, ou encore �les femmes osant braver le tabou des harc�lements sont ni�es dans leur douleur quand elles ne sont pas carr�ment invit�es, voire somm�es de retirer leurs plaintes par les magistrats charg�s d�instruire leurs dossiers�, a soulign� le RCD pour qui la justice sert de cache-mis�re � la faillite du pouvoir en place. C�est, pour le parti, ce qu�atteste fort bien le drame des harraga mais aussi des ripostes que le pouvoir lui a oppos�es. �C�est aussi la justice qui sert de cache-mis�re � la faillite du pouvoir dans la gestion du marasme qui affecte la jeunesse. En effet, � ce jour, le drame des harraga, r�duit � une ��sortie ill�gale�� du territoire national, ne rencontre qu�une sanction p�nale comme r�ponse de la part du r�gime�. Le RCD, pour qui la crise alg�rienne a pour cause originelle le d�ni de justice qu�il soit commis dans les tribunaux ou dans les bureaux de vote, a estim� que �l��tat de la justice est un signe majeur de la sant� morale et politique de l�Etat et de la coh�sion d�une nation� et que �les quelques fois o� le jugement a suivi le cours de la loi et l�intime conviction des magistrats montrent qu�il est encore possible de r�pondre � l�attente l�gitime du peuple au nom duquel est rendue la justice.� Le parti de Sa�d Sadi a promis d�imposer le sujet dans le d�bat public.