La structure régionale du parti de Saïd Sadi prévoit cette manifestation, pour demain à 10 heures. “Non à la dérive judiciaire de Fréha. Depuis deux mois, deux innocents croupissent à la prison d'Azazga avec un dossier vide”, lit-on dans une déclaration parvenue, hier, à notre rédaction par le bureau régional de Tizi Ouzou du Rassemblement pour la culture et la démocratie qui dénonce l'instrumentalisation de la justice dans la répression politique. Dans l'affaire de l'incendie de Fréha, où le jeune Hakim Allouache a trouvé la mort, à la veille de l'élection présidentielle, cette justice, indique la même source, “a ciblé, dès le départ, les deux inculpés et éliminé tout autre piste pouvant aider à la manifestation de la vérité”. Rappelant l'assassinat de 130 jeunes en Kabylie, depuis l'été 1998, sans qu'il y ait ni instruction ni inculpation, le RCD souligne qu' “à Fréha par contre, la justice s'emballe et se charge de produire des preuves au lieu d'instruire”. Plusieurs irrégularités sont en effet constatées. Il s'agit, selon la même source, “du refus d'entendre les témoins à décharge et d'accorder la liberté provisoire alors que les deux inculpés se sont présentés d'eux-mêmes à la justice contrairement à ce que soutient la presse gouvernementale”. Le bureau régional qui met également l'accent sur “le refus de poser les scellés en laissant faire la démolition partielle du site, dénonce la reconstitution des faits opérés en plein jour alors que l'incendie s'est produit la nuit”. Au refus, également, “du juge d'instruction d'entendre un témoin capital dont les propos ne répondent pas aux critères d'indentification du coupable de la police”, se joint une autre anomalie : “La possibilité d'un départ de feu de l'intérieur dans un local qui a déjà brûlé à trois reprises est délibérément éliminée”. Pour le RCD de Tizi Ouzou, “le pouvoir engagé dans une stratégie qui vise à imposer les réseaux mafieux dans les institutions régionales, livre les jeunes de Fréha à ses recrues pour les amener à plus de compromission”. Sinon, “comment expliquer que des subornations de témoins formellement établies, et pour certaines, commises publiquement le jour de l'instruction soient à ce jour ignorées par le juge ?” Qui veut-on convaincre que des militants du RCD s'adonnent à de telles agressions 48 heures avant une élection où leur responsable allait emporter dans cette région l'écrasante majorité des suffrages ? s'interroge, par ailleurs, la structure du parti de Saïd Sadi qui estime que, “l'incarcération des jeunes de Fréha, conséquence des marchandages politiques indignes d'un Etat, n'est qu'un avant-goût des périls qui pèsent sur nos enfants”. C'est devant ces menaces contre les libertés que le RCD estime qu'il est urgent et vital que dans la région et plus généralement en Algérie, “tout abus soit dénoncé et combattu par une solidarité sans faille”. Et “pour lutter contre l'injustice et prévenir l'arbitraire, pour honorer le combat de l'opposition démocratique”, le bureau régional appelle à un rassemblement citoyen, dimanche à 10 heures, devant le tribunal d'Azazga. S. R.