Le tribunal de Bir Mourad Rais a refusé d'enregistrer deux plaintes introduites par le parti de Saïd Sadi, le RCD, contre successivement le premier Ministre, Ahmed Ouyahia, et le président Bouteflika. Ainsi, le RCD a introduit une plainte en diffamation contre Ahmed Ouyahia en sa qualité de premier ministre après qu'il a qualifié de «traîtres» celles et ceux qui ont dénoncé «le viol de la constitution et l'instauration de la présidence à vie», lit-on dans le communiqué rendu public hier. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie a également introduit une plainte contre le candidat Bouteflika pour «abus des biens de l'Etat» pendant la campagne électorale ayant précédé le scrutin du 09 avril 2009. Le parti de Sadi précise dans son communiqué que les dépôts des deux plaintes allaient être «normalement» traités quand surgit un fonctionnaire qui arrête l'opération, en soulignant que «l'identité et les fonctions des personnes concernées nécessitaient des consultations avant de savoir s'ils étaient accessibles à des poursuites judiciaires». Et au RCD de noter que «les Algériens ne se sont jamais fait d'illusions sur l'indépendance et la performance de la justice dans leur pays». Pour lui, «les coups de téléphone occultes instruisant les magistrats sur les décisions à rendre, au mépris de l'instruction, dans les dossiers sensibles, les sollicitations obliques subies par le justiciable et les délais interminables accablent des familles, des chefs d'entreprises ou des citoyens demandant à être rétablis dans leurs droits». Le parti de Saïd Sadi estime en outre que «les turpitudes de l'appareil judiciaire» viennent de connaître un bond supplémentaire à travers le «refus pur et simple opposé à un parti légal d'en référer à la justice pour cause de notabilisme». Le RCD cite un «célèbre homme politique (qui) avait promis à son peuple du sang et des larmes avant de sortir dignement de la guerre, ajoutant que tout cela était certes douloureux mais non irréversible puisque la justice était toujours garantie dans le pays». Le RCD qui ne désespère pas de voir l'Algérie accéder à un «fonctionnement éthique de la justice», promet aux Algériens de dénoncer «inlassablement les dérives».