A dix jours d'un vote-cl� au Parlement, Silvio Berlusconi para�t isol� et un peu perturb� par les fuites WikiLeaks mais le Cavaliere a du ressort et compte convaincre une partie des rebelles de sa majorit� men�s par Gianfranco Fini de ne pas voter contre lui le 14 d�cembre. Berlusconi a �bien rigol� �, selon ses proches, apr�s les premi�res r�v�lations de WikiLeaks le d�peignant comme un f�tard trop �puis� pour gouverner. D'autres plus tardives l'ont frapp� au c�ur : son bras droit Gianni Letta y est cit� comme informateur des Am�ricains le d�crivant, fin 2009, comme �physiquement et politiquement faible�. Malgr� un d�menti de Gianni Letta qui a assur� avoir parl� d'un Cavaliere �en pleine forme, avec la vitalit� qu'on lui conna�t�, plusieurs journaux soulignent �le ton glacial� d'une conversation t�l�phonique entre le super-sherpa et Berlusconi dans l'avion qui l'emmenait du sommet de l'OSCE d'Astana (Kazakhstan) � Sotchi pour un sommet italo-russe. La Stampa (mod�r�) �voque les �doutes� et �soup�ons� qui se seraient insinu�s dans l'esprit de Berlusconi � l'�gard de son homme de confiance. Cette semaine, les ennuis de Berlusconi ont �t� aggrav�s par un coup de d�prime de la Bourse de Milan (presque -4% entre lundi et mardi) en raison de craintes de contagion � une Italie fortement endett�e (pr�s de 120% du PIB) de la temp�te qui secoue la zone euro apr�s avoir d�vast� la Gr�ce et l'Irlande. Certains commentateurs pensent toutefois que ces probl�mes pourraient favoriser Berlusconi, obligeant l'ensemble du centre-droit � se rassembler derri�re lui en cas de crise sp�culative. Autre d�convenue pour le magnat des m�dias : son ex-alli� de 16 ans, Gianfranco Fini, au centre de la crise politique actuelle, a franchi un nouveau pas jeudi en s'associant � une motion de censure venant de formations centristes chapeaut�es par Pierferdinando Casini et l'ex-maire de Rome Francesco Rutelli. Leur id�e est de b�tir un �troisi�me p�l� ancr� au centre, entre droite berlusconienne et opposition de gauche. Selon l'un des lieutenants de M. Fini, Italo Bocchino, cette motion de censure dispose d�j� de 317 voix, soit une de plus que la majorit� absolue � la chambre. Mais la situation n'est pas si simple. Pour Stefano Folli (journal Sole 24 Ore), �c'est une majorit� seulement sur le papier (...) et surtout un instrument de pression sur Berlusconi pour qu'il d�missionne avant le 14� d�cembre et laisse la place � un gouvernement de transition. �Cette insistance � demander sa d�mission porte � croire qu'ils ne sont pas si certains que �a d'avoir suffisamment de voix�. L'ancien juge anticorruption Antonio Di Pietro, chef d'Italie des valeurs (IDV-opposition), a propos� une alliance de circonstance entre centristes, IDV et Parti d�mocrate (principale force de gauche), �le temps d'un battement d'aile de papillon pour renvoyer Berlusconi chez lui�. Mais, l'inqui�tude de beaucoup est d'une �crise dans le noir�, sans solution de sortie �vidente car si le gouvernement devait tomber, le pr�sident Giorgio Napolitano aurait deux option : des l�gislatives anticip�es sur l'�ch�ance de 2013, que personne ne souhaite, ou un nouveau gouvernement, mais avec quelle majorit� et quelle l�gitimit� ? Berlusconi dispose d'une dizaine de jours pour diviser les rangs des �finiens�, dont une demi-douzaine h�siteraient � le censurer. Son ministre de la D�fense, Ignazio La Russa, a sond� jeudi les radicaux (six si�ges � la Chambre), aujourd'hui dans l'opposition mais qui furent alli�s de Berlusconi. D'ici au 14 d�cembre, les n�gociations promettent d'�tre serr�es et Berlusconi a programm� une grande collecte de signatures de soutien le week-end pr�c�dent, pour montrer ses muscles.