�La ville de Bouira n�appartient plus � ses enfants. On reloge � longueur d�ann�e des personnes �trang�res alors que les authentiques fils de la ville croupissent dans des F2 et parfois dans des haouchs datant de l��re coloniale � 10 et m�me � 15 personnes.� Cette sentence, nous l�avons entendue � maintes reprises sortir de la bouche des Bouiris qui se sentent marginalis�s et exclus de tout programme de logements. Dans la politique des autorit�s de wilaya et m�me locales, le logement social construit doit revenir en priorit� au recasement, c�est-�-dire aux habitants des bidonvilles. Aussi, et c�est parce qu�au niveau de la ville, les bidonvilles sont � n�en plus finir, le pauvre citoyen qui rentre dans la cat�gorie des d�munis et qui pouvait aspirer � un logement social, est d�sesp�r� d�attendre. Lors de la livraison d�un programme de logements sociaux, nous assistons � des sc�nes lamentables surtout de la part de ces familles d�munies qui attendent un logement d�cent depuis la fin des ann�es 1980. Face � ces situations, nous avons �t� t�moins d�engagements formels de la part des responsables locaux, dont des P/APC qui se sont succ�d� � la t�te de l�APC de Bouira, qui ont promis aux citoyens d�munis des logements lors des futures livraisons, durant lesquelles ils sont s�rs qu�ils n�y seraient pas pour r�pondre de leur promesses. Toujours est-il, les dossiers de ces familles d�munies �tant toujours au niveau de l�APC, l�anciennet� de la date de d�p�t �tait suffisante pour attester de la l�gitimit� d�octroi d�un logement d�cent. Cependant, et puisque la politique de l�Etat est l��radication de l�habitat pr�caire et des bidonvilles, il �tait question d�s les ann�es 2000 de veiller � la d�molition imm�diate des bidonvilles � chaque fois qu�il y a recasement et ce, afin de lutter contre l�installation de nouvelles personnes sur les lieux. Or, � Bouira, nous assistons actuellement � l��rection d�un bidonville, un probl�me pour la ville de Bouira dans un futur proche, � la sortie sud-est de Bouira, un peu plus loin de l�ancien march� � bestiaux. Sur un monticule o� les dizaines de bulls avaient travaill� pour le compte de la soci�t� italienne Todini dans le cadre du nivellement du tron�on d�autoroute situ� � la sortie sud de Bouira, une plateforme s��tait form�e apr�s la fin des travaux. Dans les m�mes lieux et quelques trois ann�es auparavant, l�APC de Bouira avait �radiqu� un bidonville en recasant une dizaine de familles qui �taient venues de la wilaya de M�sila et qui s�y �tait install�es dans les ann�es 1980. Moins de 5 ans plus tard, nous assistions � la constitution d�un bidonville � quelques m�tres des lieux et sous le regard des autorit�s locales. Le hic dans toute cette histoire, c'est qu�au niveau de ce bidonville, on a remarqu� en stationnement, � c�t� des tentes, des camions et des v�hicules. C�est pour dire que les raisons qui amenaient les gens dans les ann�es 1970, � vivre dans des tentes et autres huttes, ne sont pas les m�mes qu�aujourd�hui. Jadis, il y avait la mis�re et l'inexistence des commodit�s dans les campagnes ; aujourd�hui, la seule chose qui anime ces nouveaux propri�taires des bidonvilles n�est pas la mis�re ou l�incapacit� de construite une maison ou m�me d�en acheter mais la cupidit� et la ruse dans le but de b�n�ficier d�un logement gratuit. Le plus grave dans cette histoire est que ce ph�nom�ne n�est pas isol�. Nous avons parl� de ce nouveau bidonville car il est visible � partir de la RN5. D�autres bidonvilles sont �rig�s � longueur d�ann�e � l�abri des regards. On ne les remarque que pendant les �lections lorsque les partis et les pouvoirs publics courent apr�s les inscrits et les� voix. Pendant ce temps, le citadin sage et d�muni attend.