Au menu des causeries mondaines et des chuchotements dans les chaumi�res depuis un moment d�j�, l�apr�s Bouteflika se trouve d�sormais ouvertement connect� au d�bat public. Parmi les �ventualit�s de succession, le passage de t�moin au fr�re cadet, Sa�d Bouteflika en l�occurrence, est d�ores et d�j� mis en promotion. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Le ma�tre d��uvre d�clar� de cette mise en vente pr�matur�e de la candidature de Sa�d Bouteflika est un certain Sid- Ahmed Ayachi, dont le curriculum vitae se r�sume en une naissance dans une zaou�a, la Tidjania, un dipl�me de l�ISIC et une fr�quentation p�riph�rique du mouvement associatif. Ma�tre d��uvre d�clar� car il n�est pas dit qu�il ne d�tient pas, en v�rit�, sa lettre de mission de Sa�d Bouteflika himself. Et ce n�est pas manquer de discernement que de le supposer, puisque Sid- Ahmed Ayachi, dans une interview � Alg�rie News, publi�e hier, affirme avoir tenu une r�union avec Sa�d Bouteflika en ao�t 2009. Une r�union � laquelle, dit-il, avaient pris part tous les coordinateurs de wilaya du Rassemblement pour la concorde nationale (RCN), une entit� politique non agr��e et aux contours organiques impr�cis qu�il pr�side depuis 2001. �Nous avons eu une r�union avec Sa�d au mois d�ao�t 2009 au cours de laquelle tous les coordinateurs de wilaya l�avaient cautionn� comme pr�sident d�honneur de notre formation (�)� La collaboration entre Sid-Ahmed Ayachi et Sa�d Bouteflika est donc un fait tangible, �tant donn� que le second nomm� a �t� � un conclave du RCN ou all�geance lui a �t� pr�t�e. Mieux encore, le fr�re cadet du chef de l�Etat n�a jamais d�menti ce qu�on lui pr�te comme accointances avec le RCN ou comme d�sir d�h�riter du �tr�ne�. A en croire Sid-Ahmed Ayachi, la m�canique pour l�intronisation de Sa�d Bouteflika est d�j� mise en branle, puisqu�il affirme qu�une collecte de 2 millions de signatures est d�j� engag�e et qu�une �valuation d��tape consigne 800 000 paraphes r�colt�s. �Je pense que nous allons cl�turer la collecte des 2 millions de signatures au mois de mars prochain. Notre caution � Sa�d Bouteflika est une exigence populaire puisqu�il est soutenu par toutes les zaou�as du pays et toutes les franges de la soci�t�. Nous avons aussi au sein du parti une entit� compos�e d�anciens retrait�s de l�ANP.� Le pr�sident du RCN va m�me, � dessein ou par inadvertance, jusqu�� r�v�ler les noms d�anciens colonels de l�ANP associ�s � son entreprise. Ceux des colonels Mamouni Noureddine, Berkane Mohamed et le colonel Nadjib. A l��vidence, il y aurait du beau monde derri�re la candidature de Sa�d Bouteflika � la pr�sidence de la R�publique en 2014. A en croire Sid-Ahmed Ayachi, c�est l�ensemble des comit�s de soutien � Abdelaziz Bouteflika, les zaou�as et les divers segments associatifs, qui se tient d�j� pr�t � hisser Sa�d sur le �tr�ne� d�s que le grand fr�re consente � le lib�rer. La b�n�diction du fr�re a�n� Le chef de l�Etat, qui affiche des signes de lassitude apr�s une pr�sidence longue bient�t de douze ann�es, adouberait son fr�re cadet, du moins se retiendrait de lui d�conseiller de postuler � h�riter du �tr�ne�. Sid-Ahmed Ayachi nous apprend que la coordination avec Sa�d Bouteflika se fait � travers des correspondances adress�es � la pr�sidence de la R�publique. Ce qui donne � comprendre que le chef de l�Etat aide � la r�alisation de l�ambition politique de son jeune fr�re. A tout le moins, il le couve de sa b�n�diction. Et, � se fier aux affirmations du pr�sident du RCN, Sa�d Bouteflika est �invit� � briguer la pr�sidence de la R�publique � la prochaine �ch�ance �lectorale, soit en 2014. Ce qui revient � dire que le fr�re a�n� n�aurait plus vocation � prolonger son magist�re au-del� de son troisi�me mandat en cours, quand bien m�me la Constitution, tritur�e en novembre 2008, lui permet de postuler � prolonger ind�finiment son r�gne. Mais qu�est-ce qui pourrait bien inciter Abdelaziz Bouteflika � ne plus vouloir du pouvoir au-del� de 2014 ? Ses ennuis de sant� ? Il se pourrait. Mais peut-�tre parce qu�il juge que c�est le moment ou jamais de passer le t�moin au jeune fr�re. Au-del� de 2014, l�adoubement de Sa�d pourra s�av�rer �tre une entreprise d�licate. Contourner l�Alliance pr�sidentielle Pourquoi Sa�d Bouteflika est-il all� chercher des appuis � son ambition ailleurs, quitte � fr�quenter un RCN sans poids pr�pond�rant sur la sc�ne politique alors que, � c�t�, se trouve une Alliance pr�sidentielle bien plus pesante ? A cette question, deux r�ponses possibles : ou l�Alliance pr�sidentielle ne serait pas pr�te � reporter son soutien au pr�sident de la R�publique sur le jeune fr�re ou bien c�est Sa�d Bouteflika lui-m�me qui s�en d�tournerait, d�sirant se forger dans le pur style de son fr�re, � savoir faire en sorte que son ambition apparaisse plus comme une r�ponse � une demande populaire qu�un adoubement partisan, pluriel soit-il. Les deux �ventualit�s ne sont pas, � bien y regarder, exclusives. Le refus de l�Alliance pr�sidentielle de parrainer Sa�d Bouteflika pourrait avoir amen� ce dernier � se chercher d�autres escabeaux politiques. wOr, l�on sait que les partis de l�Alliance pr�sidentielle ne sont pas tenus par un cahier des charges qui les obligeraient � soutenir autre que Bouteflika lui-m�me, quand bien m�me cet autre serait Sa�d. L�on n�ignore pas aussi qu�autant le FLN que le RND voient l�apr�s Bouteflika sous l�angle de l�affirmation partisane. Abdelaziz Belkhadem, tout comme Ahmed Ouyahia, voire m�me Abdelkader Bensalah se postent en potentiels candidats � la succession de Bouteflika. D�ailleurs, les malheurs actuels du FLN ne travaillent- ils pas � am�nager des sentiers moins escarp�s vers El Mouradia pour Sa�d Bouteflika ?