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De fausses pistes, une seule certitude
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 25 - 12 - 2010

L'éventualité que le président Bouteflika renonce à se représenter pour un quatrième mandat en 2014, voire qu'il écourte celui qu'il exerce présentement, n'est pas du tout exclue par les cercles de décision et la classe politique. Celle-ci, dans cette hypothèse, sera encore une fois mise au pied du mur d'un scénario de succession que concocteront les premiers nommés sans prendre son avis. Le scénario est peut-être déjà écrit, mais ses concepteurs ne le dévoileront qu'au moment qu'ils jugeront opportun. En conséquence, tout ce qui se colporte à ce sujet depuis quelque temps dans les salons et milieux censément bien informés ne relève que de la spéculation pour les uns et du «rêve éveillé» pour d'autres.
En revanche, il y a certitude que la succession, si elle doit s'opérer dans l'éventualité évoquée, ne se fera pas selon les deux scénarios bâtis, l'un sur la candidature du frère de Bouteflika, et l'autre sur celle du secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem. Toute la publicité faite sur ces deux «candidatures» n'a eu en fait pour objectif que de démontrer ce que les «décideurs» ne veulent pas voir advenir.
A supposer que Bouteflika ait vraiment envisagé une succession par la fratrie, il n'aurait pas échafaudé la granguignolesque mascarade à laquelle s'est livré l'illustre inconnu qu'est Sid Ahmed Layachi. Il a quand même d'autres arguments et voies pour propulser la candidature de son frère.
Il est vrai que le silence observé par le cercle présidentiel et Saïd Bouteflika sur l'initiative et les déclarations du sieur Layachi, visant à accréditer l'ambition du second à briguer la succession de son frère, a donné un semblant de réalité au scénario étalé par lui Beaucoup de citoyens y ont vu une sorte de «ballon-sonde» lancé avec l'assentiment présidentiel et de son frère pour jauger l'impact dans l'opinion publique de la candidature en question. Le plus vraisemblable est que l'opération a été montée de la façon ubuesque que l'on sait pour détourner Bouteflika de l'intention qui lui a été prêtée de procéder au passage de témoin à son frère.
C'est une manœuvre de décrédibilisation de la même veine dont est victime Abdelaziz Belkhadem à travers la fronde qui lui a été suscitée au sein de son parti. C'est un secret de Polichinelle que l'éventuelle candidature de celui-ci à la magistrature suprême fait cauchemarder beaucoup de monde. Théoriquement, il aurait toute légitimité à y prétendre en tant que patron de parti, et de quel parti ? Le plus important du pays. Pour ne pas être confronté à cette éventualité, quoi de mieux qu'un «redressement préventif» qui l'éjecterait de son poste ? Ce qui manifestement est en train de se dérouler.
Quoi qu'il en soit, il n'y aucun doute que le problème de la succession de Bouteflika fait débat dans le cercle des décideurs. D'une façon ou d'une autre, la question sera tranchée sans référer à la volonté populaire et pas au mieux des intérêts de la nation.
Au-delà du jugement qui sera porté à ce moment-là sur le bilan de Bouteflika, il lui sera incontestablement imputé d'avoir laissé se reproduire la confiscation du pouvoir. Pour ne pas avoir voulu ou pu engager le pays sur la voie de la démocratisation et ainsi permis aux «faiseurs de rois» de se faire entendre dès que l'occasion se présentera.
Il n'y a malheureusement rien à attendre en cette affaire de la classe politique, si ce n'est qu'elle ira pleurer dans le giron des diplomates et cabinets étrangers.


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