A peine la nouvelle ann�e entam�e que les prix des produits alimentaires ont augment�. Sur les �talages des commerces, l�huile, le sucre, la farine et la margarine ont subitement flamb�. Rym Nasri � Alger (Le Soir) - Dans son �troit commerce au sein du vieux march� de Belouizdad � Alger, connu beaucoup plus sous l�appellation de march� T�nache, Rabah, l��picier, ne cache pas son m�contentement quant � la subite hausse des prix de plusieurs produits de large consommation. �Je suis parti m�approvisionner hier -ndlr samedi au march� de gros de Semmar, et j�ai �t� tr�s surpris par les prix affich�s par les grossistes. Vous vous rendez compte, le prix d�un bidon d�huile de 5 litres a connu une augmentation de 100 DA. Il est pass� de 630 � 730 dinars. Le sac de farine de 50 kg a grimp� de 1 080 � 1 450 DA, le kilo de sucre est pass� de 96 � 105 DA et le pot de margarine de 1,8 kg c�d� auparavant � 320 DA a atteint 455 DA. Devant des prix aussi vertigineux, j�ai d� me r�signer � revenir bredouille sans avoir fait aucun achat�, tonne le quinquag�naire. En effet, les �talages de son �picerie en t�moignent. Ils sont presque vides. Rabah d�nonce ainsi l�absence des autorit�s concern�es, cens�es assurer le contr�le des prix dans les diff�rents march�s. �Il faut qu�il y ait des lois qui r�gissent les march�s de gros et de d�tail. Le contr�le permanent des marchands s�impose �galement pour mettre fin � toutes sortes de sp�culation�, sugg�re- t-il. Dans un magasin d�alimentation g�n�rale, � proximit� dudit march�, Hakim, un jeune vendeur, confirme les prix. Les �tiquettes coll�es aux �talages affichent de nouveaux prix. Ici, le sucre est propos� � 120 DA le kilo, contre 100 DA il y a � peine deux jours. Le pot de margarine de 1,8 kg a grimp� de 350 � 400 DA et l�huile a connu une hausse de 20 DA le litre. Certaines marques de produits laitiers, notamment les yaourts, ont connu une augmentation de 1 � 2 dinars. �Les boissons gazeuses, elles aussi, ne vont pas tarder � conna�tre des hausses de prix. Mes fournisseurs m�ont inform� d�une prochaine augmentation �, dit-il. Il se retourne vers les �tag�res de son magasin comme pour v�rifier sa marchandise et poursuit : �D�ailleurs, tous les autres produits vont certainement suivre.� R�volt� par �l�anarchie � qui r�gne dans ce secteur d�activit�, et qui touche directement le citoyen, le jeune commer�ant lance am�rement : �On m�rite ce qui nous arrive.� C�t� fruits et l�gumes, la mercuriale n�a pas boug�. M�me si les prix de certains l�gumes ont sensiblement baiss�, ceux des l�gumes dits hors saison sont toujours hors de port�e pour de simples citoyens. A l�exemple de la courgette c�d�e � 170 DA, des poivrons � 160 DA et de la tomate � 70 DA. �Au march� de gros, les haricots sont propos�s � 240 DA. A quel prix, je pourrais les c�der sur mon �tal ?�, s�interroge Mustapha, marchand de l�gumes. Dans les boucheries, la viande conna�t �galement le m�me sort. Son prix n�a pas boug� d�un iota depuis plusieurs semaines. D�sormais, faire ses emplettes, c�est devenu une mission difficile, voire dans certains cas impossible. Les citoyens ne savent plus � quel saint se vouer.