Des hausses pour souhaiter la bonne année Le Soir d'Algérie, 3 janvier 2011 A peine la nouvelle année entamée que les prix des produits alimentaires ont augmenté. Sur les étalages des commerces, l'huile, le sucre, la farine et la margarine ont subitement flambé. Rym Nasri – Alger (Le Soir) – Dans son étroit commerce au sein du vieux marché de Belouizdad à Alger, connu beaucoup plus sous l'appellation de marché T'nache, Rabah, l'épicier, ne cache pas son mécontentement quant à la subite hausse des prix de plusieurs produits de large consommation. «Je suis parti m'approvisionner hier -ndlr samedi au marché de gros de Semmar, et j'ai été très surpris par les prix affichés par les grossistes. Vous vous rendez compte, le prix d'un bidon d'huile de 5 litres a connu une augmentation de 100 DA. Il est passé de 630 à 730 dinars. Le sac de farine de 50 kg a grimpé de 1 080 à 1 450 DA, le kilo de sucre est passé de 96 à 105 DA et le pot de margarine de 1,8 kg cédé auparavant à 320 DA a atteint 455 DA. Devant des prix aussi vertigineux, j'ai dû me résigner à revenir bredouille sans avoir fait aucun achat», tonne le quinquagénaire. En effet, les étalages de son épicerie en témoignent. Ils sont presque vides. Rabah dénonce ainsi l'absence des autorités concernées, censées assurer le contrôle des prix dans les différents marchés. «Il faut qu'il y ait des lois qui régissent les marchés de gros et de détail. Le contrôle permanent des marchands s'impose également pour mettre fin à toutes sortes de spéculation», suggère- t-il. Dans un magasin d'alimentation générale, à proximité dudit marché, Hakim, un jeune vendeur, confirme les prix. Les étiquettes collées aux étalages affichent de nouveaux prix. Ici, le sucre est proposé à 120 DA le kilo, contre 100 DA il y a à peine deux jours. Le pot de margarine de 1,8 kg a grimpé de 350 à 400 DA et l'huile a connu une hausse de 20 DA le litre. Certaines marques de produits laitiers, notamment les yaourts, ont connu une augmentation de 1 à 2 dinars. «Les boissons gazeuses, elles aussi, ne vont pas tarder à connaître des hausses de prix. Mes fournisseurs m'ont informé d'une prochaine augmentation », dit-il. Il se retourne vers les étagères de son magasin comme pour vérifier sa marchandise et poursuit : «D'ailleurs, tous les autres produits vont certainement suivre.» Révolté par «l'anarchie » qui règne dans ce secteur d'activité, et qui touche directement le citoyen, le jeune commerçant lance amèrement : «On mérite ce qui nous arrive.» Côté fruits et légumes, la mercuriale n'a pas bougé. Même si les prix de certains légumes ont sensiblement baissé, ceux des légumes dits hors saison sont toujours hors de portée pour de simples citoyens. A l'exemple de la courgette cédée à 170 DA, des poivrons à 160 DA et de la tomate à 70 DA. «Au marché de gros, les haricots sont proposés à 240 DA. A quel prix, je pourrais les céder sur mon étal ?», s'interroge Mustapha, marchand de légumes. Dans les boucheries, la viande connaît également le même sort. Son prix n'a pas bougé d'un iota depuis plusieurs semaines. Désormais, faire ses emplettes, c'est devenu une mission difficile, voire dans certains cas impossible. Les citoyens ne savent plus à quel saint se vouer.