Les prix flambent. Ils crachent même du feu. La tendance à la hausse ne fait que s'imposer de jour en jour. Cette folie constatée sur le marché national touche aussi bien les produits de large consommation que les fruits et légumes, ainsi que les produits cosmétiques. Elle ne concerne pas uniquement les produits importés puisqu'elle touche aussi les produits fabriqués localement. Une virée chez les grossistes de la capitale suffit pour confirmer ce constat. Cette semaine, la bonbonne de cinq litres d'huile a atteint 570 DA et le kilogramme de sucre continue de frôler les 100 DA en dépit de la baisse des prix enregistrés sur les marchés internationaux. Il est comptabilisé à 80 DA/kg pour les achats de 50 kg. «L'huile a enregistré une hausse de 20 DA au début de cette semaine. Nous ignorons les raisons de cette hausse vue qu'aucune crise n'est annoncée dans les cours mondiaux. Nous nous approvisionnons chez des fournisseurs et des marchands de gros qui nous ont surpris cette semaine par cette nouvelle inattendue», nous a affirmé un grossiste en produits alimentaires à Chéraga. Si l'Etat arrive à maintenir le prix du sachet de lait pasteurisé à 25 DA avec toutes les pressions existantes, le prix du lait en poudre a enregistré, cette année, l'une des plus importantes hausses. Ainsi, le prix du sachet de lait Loya est à 225 DA, Nespray et Gloria à 260 DA. La différence est remarquable par rapport aux prix appliqués l'année passée où la tranche des prix variait entre 190 et 210 DA. La même tendance est observée dans la catégorie des produits dérivés du lait, notamment les fromages dont l'augmentation a atteint parfois 50 DA/boîte. Le plus bas prix de la boîte de fromage en portion est de l'ordre de 110 DA alors qu'elle était à moins de 70 DA, il y a quelques mois. Ceci est valable aussi pour le beurre et la margarine. La boîte de Matina de 400 g est cédée à 35 DA, alors que la boîte de LaBelle de 500 g est à 95 DA. L'augmentation subite des prix des boissons et du miel, conséquences évidentes de la hausse des prix du sucre, a eu son effet sur le marché. «Les prix des boissons et du jus sont toujours élevés, tout comme le miel qui est cédé à 125 DA/kg. D'autres augmentations sont prévues Connaissant parfaitement les fluctuations, les commerçants prévoient la hausse des prix de certains produits pour les prochaines semaines. Il s'agit notamment de la farine vendue actuellement entre 45 et 50 DA, du café cédé à 125 DA/paquet de 250 g et de la tomate industrielle dont le prix varie entre 60 et 80 DAs les 500 g. Les épices ne se sont pas épargnées. Le sachet de 50 g est cédé à 35 DA. Les détergents ont connu une certaine stabilité dans les prix, même si la hausse est visible par rapport à l'année dernière. Les prix des légumes secs n'ont pas encore été normalisés sur le marché. Les lentilles et les haricots sont cédés toujours à 100 DA. La folie des prix a contaminé également les produits cosmétiques. Les couches pour bébé sont cédées entre 1370 et 1670 DA. Le dentifrice importé a franchi les 120 DA, le savon liquide est à 90 DA alors qu'il était à 75 DA l'an passé. Les lames à raser sont à 42 DA l'unité alors qu'elles étaient à 39 DA il y à peine quelques mois. Les commerçants affirment qu'ils sont souvent confrontés à des situations contradictoires et contraignantes contre lesquelles ils ne peuvent rien. «Il y a trop de spéculation. Lorsque les prix augmentent sur les marchés internationaux, l'Algérie fait partie des premiers pays qui appliquent cette hausse que les citoyens subissent pendant plusieurs mois. Mais lorsqu'il y a baisse, les prix ne retombent jamais, aucun retour à la normal n'est observé», affirme un marchand de gros. «Je vous donne l'exemple des prix du sucre qui sont passés de 750 dollars à 420 dollars actuellement. Le prix reste à 100 DA et la baisse ne dépasse pas un dinar par mois. C'est bizarre mais c'est comme ça. Cette situation montre le manque flagrant de contrôle des prix», a-t-il encore ajouté. La fixation des prix de la semoule a porté ses fruits, affirment ces grossistes, puisque le sac de 25 kg est maintenu à 950 DA alors que le sac de farine de 50 kg est à 1100 DA. «Mais cela reste insuffisant. Le marché a connu une mort subite. La consommation a beaucoup diminué, constituant une véritable menace pour l'activité commerciale. La consommation diminue chaque fois que les prix augmentent. C'est spectaculaire», a indiqué un commerçant.