�Vie ch�re, pas de logement d�cent, ch�mage, drogue et marginalisation�, tels ont �t� les cris de col�re de plusieurs dizaines de citoyens � travers plusieurs quartiers populaires de la ville d�Oran, qui sont sortis dans la rue hier dans un mouvement spontan� pour crier leur d�sarroi face � la flamb�e des prix des produits alimentaires de large consommation. Ces hausses subites, non justifi�es, des prix des produits alimentaires de base ont cr�� un grand d�s�quilibre dans les budgets des m�nages alg�riens. Pensant au d�but qu�il s�agissait d�une hausse passag�re, les citoyens ont vite compris que cela risquait de durer longtemps. La tension �tait palpable en cette matin�e du 5 janvier partout � Oran. On ne parlait que de la hausse des prix qui venait s�ajouter � un ras-le-bol qui touche bon nombre de secteurs. Au quartier Victor- Hugo, commun�ment appel� Tirigou, plusieurs personnes se sont r�unies pour manifester leur col�re, en br�lant des pneus et usant de jets de pierre sous le regard des forces de police et anti�meute. Sur place, il �tait impossible de s�approcher du man�ge o� des policiers quadrillaient les lieux pour �viter tout d�bordement, surtout lorsque des lyc�ens se sont joints � ce mouvement de contestation. Approch�s, des jeunes nous diront : �Oui, nous aussi, nous sommes concern�s. Il n�y a pas que la chert� des produits alimentaires, notre quotidien n��volue pas. Il n�existe pas de divertissements consacr�s aux jeunes, � part les cybercaf�s et quelques aires de jeu que nous improvisons nous-m�mes, comment voulez-vous qu�on ne se drogue pas ?� Un p�re de famille nous interpelle : �J�ai entendu dire qu�un gars du minist�re des Finances pr�voyait une hausse pour toute cette ann�e, si c�est vrai et il n�a pas d� le dire pour rien, ces gens qui nous gouvernent pensent-ils � nous simples citoyens ? Comment ferons-nous face avec un salaire qui n��volue pas ? �. Autant de cris de col�re et de ras-le-bol, exprim�s au niveau de plusieurs autres quartiers El-Hamri, les Planteurs, Ras-El-A�n o� un d�but d��meute avait d�j� �clat�, lundi avant d��tre vite ma�tris� par les forces de police, ou encore au niveau du quartier Taureau, Choup�t et bien d�autres, o� on n�entend parler que de cette mal-vie, � laquelle s�ajoute la hausse des prix des produits de premi�re n�cessit�. Au moment o� nous tentions de regagner le centre-ville, nous avons �t� surpris par un mouvement de panique qui a �clat� en milieu d�apr�s-midi. Des gens courraient dans tous les sens, les commer�ants s�empressaient de fermer leurs magasins et des voitures roulaient en sens inverse. La raison : l�on parle d�un d�but d��meute qui allait gagner le centre-ville d�Oran. Tentant de nous frayer un chemin en passant par le front de mer, nous avons vite fait demi-tour fuyant les jets de pierre, lanc�s par quelques jeunes qui visaient le si�ge de la da�ra, ces manifestants tentaient de rejoindre le centre-ville d�Oran en empruntant les ruelles. Une fois arriv� au centre-ville, les discussions allaient bon train sur les raisons de cette �meute justifi�e et approuv�e par bon nombre de citoyens. �La drogue envahit nos quartiers, on parle m�me de coca�ne maintenant ! Les expulsions de citoyens de leurs logements qui tombent en ruine sans �tre relog�s, ch�mage, piston, corruption� Comment ne pas manifester, lorsqu�en plus de tout cela, on augmente les prix des produits de premi�re n�cessit� ?�. Mis � part une ambiance lourde, aucun signe d��meute au niveau du centre-ville n�a �t� not�, mais vers 16h, une pr�sence polici�re discr�te prenait place � des endroits strat�giques.