Conséquence n 33 Etats dans le monde sont menacés de troubles politiques et de désordres sociaux à cause de la montée brutale des prix des produits agricoles et énergétiques, selon la Banque mondiale. La vie est devenue trop chère pour des millions de personnes à travers le monde. Leur pouvoir d'achat s'est sensiblement dégradé avec la hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires. Ne pouvant plus faire face à une telle situation, certains ne se sont pas gênés pour sortir dans la rue pour crier leur colère et leur ras-le-bol. Ce fut le cas en Egypte où des centaines de manifestants ont affronté récemment la police et incendié des magasins et des écoles en signe de protestation contre la cherté de la vie. Au moins 40 personnes ont été blessées et 200 autres arrêtées lors de ces manifestations survenues quelques jours seulement après les émeutes qui avaient éclaté au niveau de points de vente du pain subventionné. La pénurie de cet élément de base du repas des Egyptiens a généré de longues files d'attente devant les boulangeries et, fatalement, des rixes qui se sont soldées par la mort de deux personnes au moins. Selon la police égyptienne, cinq autres personnes sont mortes d'épuisement. La crise s'est installée depuis, dans ce pays arabe le plus peuplé où l'on redoute la répétition des soulèvements populaires de 1977, qui avaient fait 70 morts après que le gouvernement de l'époque eut revu à la hausse les prix des denrées alimentaires. Cela étant, les manifestations contre la flambée des prix des produits de première nécessité ont été plus violentes en Côte d'Ivoire et au Cameroun où plusieurs morts ont été signalés. En Afrique toujours, des actions de protestation similaires ont été enregistrées au Burkina Faso, en Mauritanie, en Guinée et au Sénégal. Notre voisin de l'Ouest, le Maroc en l'occurrence, n'a pas été en reste : la petite ville de Sefrou, située à quelque 200 kilomètres de la capitale Rabat, a été secouée, le 23 septembre dernier, par des affrontements sans précédent entre 2 500 manifestants et les forces de police. En Asie, les plus importantes manifestations contre la cherté de la vie ont été organisées en Birmanie. Alors qu'aux Antilles, l'île de Haïti a enregistré un violent mouvement de protestation qui s'est soldé par la mort de quatre personnes au moins. En Europe, les manifestations contre la vie chère ont été de loin moins importantes et plus calmes comme ce fut le cas de celle organisée le 10 février dernier à Bastia, en Corse, ou encore de la «grève des pâtes» dont l'Italie a été le théâtre le 13 septembre 2007. A vrai dire, ces manifestations de colère n'ont pas surpris les analystes. En octobre dernier déjà, le directeur général de la FAO prédisait des «émeutes de la faim». Comme quoi, les mêmes causes produisent les mêmes effets. Partout et tout le temps !