La Ligue alg�rienne pour la d�fense des droits de l�Homme (LADDH) a appel� � l�encadrement du mouvement de protestation, qui a secou� plusieurs r�gions du pays ces derniers jours, par la soci�t� civile. Rym Nasri � Alger (Le Soir) � Le pr�sident de la LADDH, Me Bouchachi, a �mis hier � Alger, le souhait de voir les syndicats, les partis politiques d�opposition ainsi que les associations se mobiliser pour �l�encadrement de ce mouvement de protestation dont les revendications sont l�gitimes�. Toutefois, il a mis en garde contre la violence �excessive� qui a touch� les biens publics et priv�s. Pour lui, la hausse des prix de l�huile et du sucre n�ont �t� que l���tincelle �. �Ce sont la r�pression et la hogra qui ont men� � ces �meutes. Les jeunes ont exprim� leur ras-le-bol quant � leur situation sociale. L�explosion est le fruit de la corruption qui r�gne et qui a l�s� tous les droits sociaux du peuple�, explique Me Bouchachi. Et de poursuivre : �Nous avons toujours assur� que le syst�me politique qui ferme le champ � l�expression du peuple, aux rassemblements et aux marches pousse la soci�t�, notamment les jeunes, � l�explosion.� R�pondant � ceux qui estiment que les protestataires auraient d� marcher pacifiquement, le pr�sident de la LADDH s�interroge : �Comment peut-on avoir une marche pacifique si quelques familles de disparus ne peuvent pas observer un petit rassemblement, si les enseignants et les m�decins sont r�prim�s pour l�organisation d�un sit-in ?�. �Il y a un v�ritable divorce entre le syst�me politique et la soci�t� civile. Le syst�me �uvre depuis 18 ans � �loigner la soci�t� civile de la rue�, dit-il. Il affirme que si l�Etat avait laiss� la soci�t� civile et les partis politiques mener leur mission � bien, �nous aurions eu des manifestations pacifiques �, avant de rappeler que ces jeunes sont �les enfants d�un Etat d�urgence �. Il a d�nonc� �galement le comportement et les agissements du syst�me dans notre pays. �Durant ces derni�res ann�es, le syst�me a eu recours aux imams dans les mosqu�es pour transmettre son discours. D�ailleurs, � force de les utiliser, ces hommes de religion ont perdu toute leur cr�dibilit�, souligne-t-il. A une question relative au silence du pr�sident de la R�publique et du Premier ministre, Me Bouchachi r�pond que le syst�me politique en Alg�rie ne s�int�resse pas au devenir du peuple mais uniquement � sa �continuit� au pouvoir�.