Des rencontres sont programmées autour de l'encadrement de ce mouvement de protestation. Les partis politiques, les syndicats et les organisations autonomes de la société civile doivent s'organiser pour encadrer le mouvement de contestation qui enflamme, depuis quelques jours, la jeunesse algérienne dans plusieurs villes du pays. C'est là l'appel lancé par le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (Laddh), Me Mustapha Bouchachi,. «La société civile doit encadrer ce mouvement pour le rendre pacifique et formuler des revendications politiques», a lancé Me Bouchachi, hier, lors d'une conférence de presse, tenue au siège de la Laddh, autour des derniers évènements qui secouent actuellement l'Algérie. Des militants du Snapap ainsi que ceux affilés à d'autres organisations syndicales autonomes ont d'ores et déjà pris contact avec la Laddh. «On va organiser prochainement des rencontres autour de l'encadrement de ce mouvement de protestation», a-t-il précisé. «La classe politique a une responsabilité politique et éthique dans ce sens», a-t-il ajouté. Ces formations de l'opposition ainsi que les acteurs constituant la société civile doivent absolument s'impliquer, selon Me Bouchachi. Cela est possible même s'ils ont été écartés par le pouvoir au cours de ces dernières années. Et de poursuivre: «Ce dont on a peur aujourd'hui, c'est la manipulation de ces violentes manifestations par le régime dans l'objectif de porter atteinte aux revendications légitimes de la population». Jeudi dernier, le comité «directives» de cette ONG s'est réuni pour débattre de ces émeutes qui touchent, non seulement, les villes de l'intérieur mais aussi la capitale du pays. Conclusion, «la flambée des prix des produits de large consommation ne peut être à l'origine de ces événements», assure Me. Bouchachi. «Le mal est beaucoup plus profond», a-t-il lancé. Pour la Laddh, l'adoption de certaines mesures économiques par le gouvernement n'a été qu'une étincelle. «Avant de prendre ce genre de décisions, il faut installer une commission pour effectuer une étude sur le terrain», a-t-il souligné concernant la loi imposant la facture et le chèque comme seuls moyens de paiement pour les commerçants de gros. Cela fait plus d'une année que la Ligue a tiré la sonnette d'alarme. «On n'a pas arrêté de prévenir que la fermeture des espaces d'expression et l'interdiction des rassemblements et des manifestations pourront mener à l'explosion sociale et c'est ce qui s'est passé», explique Me Bouchachi. Au cours de son intervention, le président de la Laddh a lancé un autre appel aux jeune manifestants. Pour lui, l'usage de la violence pourrait entamer sérieusement la crédibilité de ce mouvement social.