Groggy, la capitale se remettait difficilement hier des �v�nements qui l�ont secou�e. Les principales art�res d�Alger n��taient pas aussi anim�es que d�habitude. Beaucoup de magasins sont rest�s ferm�s. Il y r�gnait un air de jour f�ri�. Nawal Im�s- Alger (Le Soir) - Lendemain d��meutes � Alger. Aux nuits agit�es a succ�d� une grande torpeur. Peu de traces des affrontements entre jeunes et forces de l�ordre. Les services charg�s du nettoyage sont visiblement pass�s par l�. Ne restent plus que quelques traces de pneus br�l�s dans certains quartiers. Mais les esprits sont marqu�s par les manifestations de rues. Les �chauffour�es sont sur toutes les langues. Chacun y va de son commentaire. Peu de quartiers ont en effet v�cu des nuits paisibles. Partout, des jeunes ont cass�, br�l� puis poursuivis par les forces de l�ordre. Le sc�nario s�est r�p�t� plusieurs nuits de suite, plongeant des quartiers entiers dans l�angoisse. Hier, la capitale donnait l�impression de revenir prudemment � la normale. La rue Hassiba- Ben-Bouali, habituellement tr�s fr�quent�e, n��tait pas d�sert�e mais ce n��tait pas la foule des grands jours. Beaucoup de magasins ont pr�f�r� baisser rideau par pr�caution. Les bandes de jeunes ne se contentant pas de hurler leur col�re, elles se sont � plusieurs reprises attaqu�es aux commerces, ce qui a fait craindre le pire et pouss� les plus prudents des commer�ants � ne pas reprendre leur activit�. Beaucoup d�entre eux avouent avoir pass� la nuit � l�int�rieur de leurs magasins pour monter la garde et faire face � d��ventuels actes de pillage. M�me sc�nario � la Grande-Poste. Les magasins n�ont pas tous ouvert et � l�int�rieur, un seul et m�me sujet de discussion : les �meutes. Bab-El-Oued, qui avait �t� le th��tre de violents affrontements avec les forces de l�ordre, a retrouv� son ambiance l�gendaire. Anim�es, les art�res principales grouillaient de monde comme � l�accoutum�e. Pas de stigmates des affrontements. Idem � Oued- Koriche, o� � la sortie d�un lyc�e, la foule de lyc�ens a failli faire croire � un d�part de marche mais ce n��tait qu�une fausse alerte. Le quartier a visiblement retrouv� un semblant de qui�tude. Pourtant, en d�pit de cette fa�ade, l�inqui�tude est palpable. La pr�sence polici�re renforc�e dans les quartiers les plus sensibles rappelle que la situation est loin d��tre ordinaire. En plus des points de contr�les ordinaires, les services de s�curit� �taient pr�sents partout, rappelant les �v�nements qui viennent de mettre � feu beaucoup de quartiers. Sur le qui-vive, les policiers semblaient pr�ts � intervenir au moindre mouvement. Au niveau des stations d�essence, la tension n�a pas baiss�. Tout comme vendredi et samedi, des files d�attente se sont form�es. Les automobilistes, visiblement dans la crainte de voir la situation d�g�n�rer � nouveau, se sont pr�cipit�s pour faire le plein. R�sultat, beaucoup de stations n�avaient plus rien � proposer aux clients et ont fini par fermer. Ailleurs, il fallait attendre longtemps avant de pouvoir faire le plein. M�me tension sur le pain dans certains quartiers. A Bab-Ezzouar, par exemple, les quelques boulangeries qui �taient op�rationnelles hier ont �t� prises d�assaut par les citoyens. Des queues se sont form�es en attendant l�arriv�e des fourn�es de pain, rappelant les pires ann�es des p�nuries. Pour trouver un sachet de lait, il fallait �galement s�armer de patience. La p�nurie s�installant dans la dur�e, cela n�avait l�impression de choquer personne de devoir attendre sagement devant les �piceries que le camion frigorifique livrant le lait fasse son apparition. Pris dans le tourbillon des occupations quotidiennes, les Alg�rois prenaient hier possession des rues avant de rejoindre, d�s la nuit tomb�e, leurs maisons en priant que la nuit soit calme.