Entretien r�alis� par Arezki Metref Constitutionnaliste et politologue, Nourredine Sa�di tient les deux instruments qui permettent de comprendre les m�canismes de r�volte d�clench�s dans le monde arabe � partir de Tunisie. Ecrivain, il a en outre beaucoup voyag� dans ces pays dont il observe l��volution depuis de longues ann�es. Le Soir d'Alg�rie: Y a-t-il eu des signes avant-coureurs de la r�volution tunisienne qui d�mentent la th�se du coup de tonnerre dans un ciel serein et que peu d�observateurs auraient vu ? Nourredine Sa�di : Certes, le �coup de tonnerre� aura �t� cette divine surprise qu�a �t� la fuite de Ben Ali dans la soir�e du 14 janvier. Le lendemain, beaucoup de Tunisiens n�y croyaient pas encore tant ce fut inattendu. Il n�y a qu�� suivre les lamentables contritions et meaculpa de Sarkozy et du gouvernement fran�ais pour mesurer combien ce fut un �v�nement in�dit. Si l�on reprend la chronologie des faits, on observera cependant que depuis l�acte inaugural, sa violence, sa symbolique, qu�a �t� l�immolation par le feu du jeune Bouazizi � Sidi Bouzid, on a assist� � la transformation des �meutes en soul�vement, des manifestations g�n�ralis�es � tout le pays � la mobilisation de forces syndicales, la base de l�UGTT et j�insiste sur le fait que ce furent les instances r�gionales de base, l�entr�e de nombreuses associations de la soci�t� civile et particuli�rement la Ligue des droits de l�homme, les associations de femmes, les avocats, les artistes, etc. Ce que l�on appelle, faute de mieux, les couches moyennes et une partie de la bourgeoisie se sont joints au mouvement populaire qui culmina apr�s le d�c�s de Bouazizi le 4 janvier. La haine accumul�e contre le r�gime pr�dateur et dictatorial, la corruption de sa famille et de son clan �taient telles que la r�volte s�est transform�e en r�volution, c�est-�-dire une rupture radicale avec le r�gime. L�arm�e, qui est dans un statut assez sp�cifique en Tunisie par rapport � d�autres pays arabes, a jou� un r�le important en refusant de tirer sur le peuple et, fort certainement, le limogeage par Ben Ali du chef d��tat-major a contribu� � la fin du syst�me. L�on dit que les Am�ricains auraient jou� dans ce sens. C�est fort probable, car d�s le 7 janvier, l�ambassadeur tunisien � Washington a �t� convoqu� pour lui signifier la condamnation de la r�pression, mais les interventions ext�rieures n�ont pas �t� essentielles je crois. En effet, il faut revenir � de plus lointaines ant�c�dences explicatives, car un tel bouleversement ne peut relever d�une g�n�ration spontan�e. Il faut d�abord rappeler que sous la chape de plomb, la machine de r�pression, la surveillance et l�encadrement par le parti officiel, le RCD, de plus de 2 millions de membres, dans un pays de 10 millions d�habitants, le client�lisme, la gangr�ne de la corruption, il y a eu de courageuses r�sistances constantes d�intellectuels, m�me peu nombreux, des jacqueries et r�voltes ont souvent �clat� dans les r�gions int�rieures et surtout en 2008 la gr�ve et la r�volte � Gafsa et l�impitoyable r�pression, ont sonn� le tocsin. Mais plus profond�ment, c�est l�humiliation et la haine vis�- vis des Trabelsi et de la �famille �, qui avaient mis le pays en coupe r�gl�e, qui expliquent ce ras-le-bol. Il est �vident que les conditions �conomiques et sociales ont �t� essentielles. Ce qu�on a appel� le miracle �conomique tunisien a fini dans la crise : mont�e du ch�mage chez les jeunes dipl�m�s, envol�e des prix et d�t�rioration des conditions de vie qui ont atteint m�me les classes moyennes qui avaient b�n�fici� du syst�me. Bien s�r, la crise du syst�me capitaliste mondial, notamment la brusque hausse des produits alimentaires, joue un r�le non n�gligeable. Mais on doit revenir �galement � une histoire plus longue de la Tunisie : je pense au fait que tr�s t�t la nation s�est constitu�e par l�autonomie du bey de Tunis par rapport � l�empire ottoman ; aux r�formes importantes de Kheir Eddine ; au mouvement national dans le Destour et bien s�r, bien qu�il n�ait pas �t� le d�mocrate dont on veut aujourd�hui r�habiliter l�image, � l�action de Bourguiba et particuli�rement le statut �mancipateur des femmes, la s�cularisation de la soci�t�, la scolarisation massive et tous les �l�ments de modernisation de la Tunisie. Lors d�un d�bat r�cent tenu � Paris, sur la situation en Tunisie, un universitaire a avanc� l�id�e que le r�gime de Ben Ali n�aura �t� qu�une parenth�se dans l�histoire contemporaine de la Tunisie. Je pense qu�il l�aura marqu�e en n�gatif mais que, sa fin par une r�volution populaire, qui n�a �t� ni con�ue ni pr�par�e, par une �lite ou des partis politiques, inaugure de nouvelles possibilit�s historiques car c�est la premi�re r�volution d�mocratique dans le monde arabe conduite pacifiquement et par la rue. C�est pourquoi je suis irrit� par ce qualificatif de �R�volution de jasmin� lanc� par la presse occidentale. Les manifestants ne portent pas de jasmin ! C�est encore le clich� et la folklorisation orientaliste et touristique� Sidi Boussaid, etc. Il s�agirait plut�t symboliquement de jasmin br�l� L�immolation par le feu� Pr�s d�une centaine de morts� Cela dit, ce ne sont que quelques r�flexions h�tives et ce sera certainement avec le recul historique que l�on analyserait plus profond�ment les raisons de cette r�volution, encore en cours et dont on ne conna�t encore pas les aboutissements. Il faut �viter le principe mono-r�ducteur, car une seule cause ne peut expliquer un �v�nement d�une telle ampleur, aussi bien pour la Tunisie que pour le monde arabe. Depuis qu�elle a chass� Ben Ali, la rue tunisienne est devenue un exemple pour le monde arabe. Dans quelle mesure le bouleversement politique, et peut�tre institutionnel entrain� par la r�volte des Tunisiens, rec�le-t-il une exemplarit� pratique pour d�autres pays arabes ? Exemplarit�, oui. Les manifestations en cours dans des pays arabes d�filent avec des drapeaux tunisiens. C�est tout un symbole ! A Alger, samedi dernier, en �gypte depuis hier, en Jordanie, la semaine derni�re et ce matin la presse, rapportant la grande manifestation hier � Sanna, au Y�men, reprend le slogan clam� dans la rue : �En Tunisie, il est parti au bout de 20 ans ; chez nous, il est encore l� apr�s 30 ans !� Mais je n�aime pas le mot de �contagion� utilis� par la presse occidentale. Il traduit la crainte inconsciente des pays occidentaux ! C�est assur�ment une onde de choc, mais qu�il faut rapporter aux conditions propres et � l�histoire de chacun des pays. D�ailleurs, l��cho va plus loin que dans les pays arabes. Un opposant � Bongo, Andr� Mba Obame, au Gabon, et qui lutte contre les fraudes aux derni�res �lections, s�est r�f�r� � la Tunisie pour l�gitimer son combat ! Exemplaire d�autant que cela intervient dans un horizon d�attente dans des pays o� l�on retrouve, par-del� les particularit�s de chacun, les m�mes ingr�dients d� autoritarisme, de client�lisme, de corruption et de malvie, de ch�mage, de d�t�rioration des conditions de vie des plus pauvres face � l�enrichissement des couches et clans li�s aux pouvoirs. Une situation de crise profonde qui pourrait tout � fait s�illustrer par la d�finition de L�nine : �Il y a crise quand ceux d�en-bas ne veulent plus et ceux d�en-haut ne peuvent plus.� L�exemple �galement, et malheureusement, que cette vague tragique d�immolations� Alg�rie, Maroc, �gypte, Mauritanie, Y�men� Signe de la d�sesp�rance� Qu�y a-t-il dans la culture du monde arabe qui rende � ce point fatal le za�misme comme mode de gouvernance et d�incarnation symbolique de la nation et de l�Etat, et probl�matique l�alternance au pouvoir par les urnes et dans des canons r�ellement d�mocratiques ? On observe effectivement que les syst�mes politiques dans le monde arabe, mais pas seulement, sont de plus en plus clos, client�listes, pr�dateurs, patrimonialistes domin�s par la figure du za�m ou du monarque absolu. C�est un mouvement qui d�coule � la fois du syst�me institutionnel et plus profond�ment de traditions, de cultures de soci�t�s marqu�es encore par le patriarcat avec l�ombre port�e de ce qu�a �t� le califat, le prince, le chef du clan� Il est �vident que la forme de pr�sidentialisme absolu comme r�gime politique encourage ce ph�nom�ne. Le mod�le de constitution am�ricaine, qui conna�t les contre-pouvoirs du Congr�s, a �t� perverti par cette forme de pr�sidentialisme qui accorde tous les pouvoirs au za�m qui contr�le les pouvoirs ex�cutifs, l�gislatifs comme la Justice. Ce sont alors les mandats successifs, au prix de r�visions de la Constitution, qui devient un chiffon de papier et, pourquoi pas ? Le mandat � vie, comme le pr�pare Ali Abdellah Saleh au Y�men. De l� � la succession dynastique il n�y a qu�un pas, car au fond, cela traduit le fait que le pouvoir devient un patrimoine, dont on tire bien �videmment les bienfaits symboliques et surtout mat�riels. Comment voulez-vous alors que fonctionne l�alternance dans une telle conception de l�Etat ? Ce syst�me politique despotique a �t� encourag� par l�Occident, le justifiant par le culturalisme, car il va dans l�int�r�t de leurs affaires, surtout le p�trole, tout en leur donnant l�illusion qu�il assure leur s�curit� par la lutte contre l�int�grisme islamique et le terrorisme. Il est significatif que la plupart des r�gimes arabes se sont engouffr�s dans �la guerre contre le terrorisme � men�e par les Am�ricains apr�s les attentats du 11 septembre. Ben Ali ou Moubarak ou les Saoudiens en sont devenus les caricatures. Ces �s�curitocraties �, pour utiliser le n�ologisme de Kodami, sont devenues des instruments g�ostrat�giques des puissances occidentales ou indirectement d�Isra�l. Il suffit d�observer les inqui�tudes de son gouvernement depuis quelques jours � propos de la Tunisie ou plus particuli�rement des manifestations en Jordanie ou en �gypte. On brandit alors l��pouvantail de l�islamisme et la m�moire traumatique de la r�volution de Khomeiny ou du terrorisme en Alg�rie. Nous sommes devant des enjeux g�ostrat�giques dont nos despotes, bien que je sch�matise, sont des instruments qui en tirent profit. J�ai �t� frapp� que l�on ait expliqu� les diff�rences d�appr�ciation de la situation en Tunisie entre les �tats-Unis et la France par le fait que la Tunisie n� est pas consid�r�e par les int�r�ts am�ricains comme zone strat�gique, alors qu�ils sont plus alarm�s par l��volution en �gypte ou au Y�men. Comment vous semble devoir �voluer la situation en Tunisie ? C�est un mouvement en marche et chaque jour apporte ses �volutions. La rue et les forces populaires ont impos� hier l��viction des ministres r�galiens, reconduits du r�gime de Ben Ali, des mesures et des poursuites contre le clan et r�clament la dissolution du RCD. Cette p�riode de transition est source de grands espoirs mais �galement d�incertitudes et de risques. La phase cruciale, juste apr�s la fuite de Ben Ali, et la politique de �terre br�l�e� de ses s�ides, semble avoir �t� ma�tris�e dans la mesure o� il n�y a ni chaos ni m�me affrontements violents. Mais la situation reste encore peu ma�tris�e et d�licate. Je me garderai bien de �faire bouillir les marmites de l�avenir�, comme on dit, mais je pense qu�il y aura � la fois des �l�ments de rupture politique et institutionnelle et d�autres de continuit� dans la politique �conomique, le tourisme, etc. La Tunisie, qui ne vit pas de la rente p�troli�re, a besoin d�une stabilit� qui encourage les investissements et d�une relance �conomique pour r�pondre � toutes ces revendications exprim�es par la jeunesse. Des �lections sont envisag�es dans 6 mois et ce sera difficile de reconstruire un champ politique et des forces politiques susceptibles d�obtenir la l�gitimit� d�mocratique par les urnes. On �voque dans la presse occidentale la peur des islamistes m�me s�ils ne sont pas encore des acteurs importants dans le mouvement. Je crois que la question est plut�t de permettre � tous les courants de s�exprimer afin d�aboutir � une assembl�e constituante repr�sentative et � un pouvoir l�gitime fond� sur l�alternance. Il n�y a pas, et fort heureusement, un �homme providentiel�, charismatique dans cette r�volution et le syst�me � venir gagnerait, ce n�est qu�une opinion de constitutionnaliste, � s�orienter vers plus de parlementarisme. Les islamistes n�en seraient que plus relativis�s. Mais tout reste �videmment conditionnel ! Les pressions constantes de la rue ont permis jusque-l�, avec calme et maturit�, de poursuivre le processus et cela donne de l�espoir car la r�ussite ou qu�� Dieu ne plaise ! des �checs auront des r�percussions dans tout le monde arabe. A ce sujet, les prises de position de Kadhafi n�augurent rien de bon et le silence officiel assourdissant de l�Alg�rie ou du Maroc montre tout l�embarras des voisins. L�appui et le soutien des soci�t�s civiles, des d�mocrates maghr�bins et arabes est pr�cieux aujourd�hui. Quels sont les points communs avec l�Alg�rie et quelles sont les diff�rences ? C�est la grande interrogation, je sais et, � l�envi, je ne cesse d�entendre : nous sommes jaloux des Tunisiens ! Tant est grand le ras-le-bol chez nous. Mais gardons-nous des comparaisons. Un ami tunisien me disait l�autre jour : �Nous avions honte d��tre tunisiens sous Ben Ali, tellement nous avions peur et aujourd�hui le peuple nous a redonn� notre fiert�.� Bien que nous partagions la m�me culture et beaucoup d��l�ments d�histoire communs, les soci�t�s sont bien diff�rentes, les r�gimes, aussi autocratiques qu�ils ont de semblable, sont bien diff�rents. Les syst�mes �conomiques �galement. La rente p�troli�re a un r�le fondamental en Alg�rie. Les histoires longues ont eu chacune ses particularit�s. Et n�oublions pas, ce que me faisait remarquer ma femme hier, qui rentrait d�Alg�rie o� elle ne s��tait pas rendue depuis plusieurs ann�es, que les gens sont encore �puis�s par cette d�cennie noire, le terrorisme, plus de 200 000 morts, les centaines de disparus et que l�on voyage encore dans le pays avec peur, la d�brouille pour vivre. Cela dit, oui il y a des ingr�dients communs : la corruption, qui en Alg�rie se diffuse � toutes les pores de la soci�t�, le client�lisme, un syst�me politique clos, m�me si une relative libert� d�expression existe, � la diff�rence de la Tunisie de Ben Ali, dans la presse �crite� et jamais dans les m�dias lourds (radio, TV), la r�pression et le contr�le de la soci�t�, le ch�mage, le co�t de la vie. Plus qu�en Tunisie, les couches moyennes ont �t� lamin�es et l�accroissement des richesses de �nouveaux riches� s�accompagne de l�augmentation de couches sociales de plus en plus d�favoris�es. Il y a tous les facteurs objectifs communs avec la Tunisie mais les situations ne sont pas semblables. Cela dit, tout est possible, mais pas seulement par l�exemple, car une soci�t� qui a connu, dit-on dans la presse, pr�s de 10 000 �meutes locales est pr�te aux changements auxquels elle aspire. Ce ne serait pas par mim�tisme ou �contagion� et les formes seront in�dites. C�est d�ailleurs pareil pour l��gypte. Depuis quelques jours, l'�gypte est en proie, elle aussi, � des �meutes du ras-le-bol. Elles sont r�prim�es plus durement qu'en Tunisie. Une victoire de la rue en Egypte auraitelle plus d'impact qu'en Tunisie ? C�est �vident que les enjeux aussi bien internes, arabes ou internationaux d�une r�volution d�mocratique dans le monde arabe auraient un extraordinaire �cho qui changerait fondamentalement la donne. Immense pays, nombreuse population, embl�me culturel, premier Etat arabe, bien que le peuple ne l�ait jamais accept�, � reconna�tre Isra�l, l��gypte vit de subventions am�ricaines et joue un r�le fondamental au Proche- Orient et il ne m��tonnerait pas que dans la situation o� la r�volte populaire deviendrait culminante, comme des observateurs le pr�disent, les Am�ricains pr�pareraient une alternative �douce� dans leurs int�r�ts. L�axe Le Caire-Arabie Saoudite est le maillon essentiel de la politique am�ricaine au Proche- Orient Les r�percussions dans le monde arabe seraient immenses. Y'aurait-il une question de g�n�rations dans ces bouleversements ? Ne sont-ce pas les jeunes g�n�rations �duqu�es et ouvertes sur le monde gr�ce � l'internet qui disent aux �despotes orientaux� de sortir des limit�s �triqu�es de leur nationalisme autoritaire? Certainement. Les modifications de la structure de la population sont bien importantes quand les donn�es globales sont de 70% de moins de trente ans. Saisissons que des g�n�rations n�ont connu que Ben Ali, Moubarak, Bouteflika et consorts au pouvoir ! Plus �duqu�es, cela s�est ressenti en Tunisie avec la pr�sence de femmes importantes dans les manifestations, ouvertes au monde par Internet, mais n�exag�rons pas le ph�nom�ne, elles s�inscrivent plus mentalement dans la globalisation. Ce facteur joue, bien s�r. Mais �vitons les clich�s de la Cyber-R�volution que l�on projette sur la Tunisie ou l��gypte. Facebook et Twitter ont servi � l�information, � la mobilisation, certes, mais la r�volution se fait dans la rue ! Il y a aujourd�hui, et cela me para�t irr�versible, un lieu du politique qui est �la rue arabe� comme lieu d�expression des opinions publiques� � Tunis, � Alger, � Sana� ou � Beyrouth� Un autre pays au destin singulier, c'est le Liban qui paye en fait par son �quilibre et sa paix les turbulences des pays voisins, Isra�l et la Syrie. Comment le Liban peut-il sortir de l�orni�re ? Ce qui se passe au Liban m�int�resse beaucoup, car j�y s�journe r�guli�rement depuis quelques ann�es dans un cadre professionnel et je pense que l��volution de ce pays sera cruciale pour le monde arabe du fait de son histoire et de ses enjeux. La chute du gouvernement de Hariri et la nomination de Nejib Mitaki marquent une d�faite des Occidentaux, dont le but �tait de discr�diter et d�abattre le Hezbollah qui demeure une force de r�sistance, non seulement vis-�-vis d�Isra�l mais de l�axe am�ricano- saoudien. Faut-il remarquer que le changement gouvernemental se fait de fa�on la plus d�mocratique par une modification d�alliances au Parlement. Sans �pouser, loin de l�, l�id�ologie du Hezballah, il faut tout de m�me se rendre compte que son action au sein du 8-Mars r�ussit une alliance avec Aoun, le PSLS et des forces qui d�passent les conflits intercommunautaires. La propagande des m�dias occidentaux contre la Syrie ou l�Iran, qui sont certes loin d��tre des r�gimes d�mocratiques, a des vis�es g�ostrat�giques qui n�cessitent que l�on soit vigilants quant aux enjeux pour le monde arabe. Cela dit, cela n�emp�che nullement, bien au contraire, d�exiger la d�mocratie dans ces pays.